les ascendants de
Joseph VISSEAUX
mon grand-père paternel
1905 - 1990

cultivateurs et artisans de la région lyonnaise et de Bourgogne

Joseph Visseaux vers 1911

Joseph Visseaux est né à Lyon 5e, le 6 août 1905, fils aîné de ses parents qui auront ensuite trois filles.
Il épouse en 1930, à Lyon, ma grand'mère Jeanne Cotte, qui lui donnera 5 enfants, dont mon père.

[génération 2]
Jacques Visseaux vers 1950
Jacques Visseaux
vers 1950
Son père, Jacques Visseaux, brillant autodidacte, eut son heure de gloire lyonnaise, nationale et même internationale, avec son entreprise d'ampoules d'éclairage puis de radio, dont l'usine s'étendait, à ses plus belles heures, sur 20 hectares à Vaise. L'histoire de cette entreprise est racontée sur ma page La Saga Visseaux.

Sa mère, Thérèse Philibert, était née à Autun en 1880. Elle devait décéder dans un malheureux accident de voiture, boulevard des Belges à Lyon, en 1949.

Thérèse Philibert vers 1900
Thérèse Philibert
vers 1900
[génération 3]
Joseph Vissaux vers 1890
Joseph Vissaux vers 1890
La naissance de Joseph -père de Jacques- fut déclarée par son père, en 1828, à La Côte Saint André (dans l'Isère), sous le nom de Vissaux.
Il entra assez jeune comme commis chez un quincaillier, Claude Cozona qui, n'ayant pas de descendance, céda sa boutique à Joseph pour un prix modique. C'est ainsi que la famille Cozona et la famille Visseaux entrèrent en contact... voir un peu plus loin!
Joseph Vissaux attendit d'être "installé dans la vie" pour se marier et c'est à l'âge de 40 ans qu'il épousa une jeune femme de 27 ans, Eugénie ou Génie ( plus tard dite Jenny) Thivel, qui l'aida dans son commerce; commerce qui devint vite prospère et qui était établi quai Saint-Antoine, à Lyon. Génie était d'une famille originaire de Saint-Julien sur Bibost, mais au moment de son mariage avec Joseph elle habitait 10, place Reichstadt, à Lyon, avec sa mère, son beau-père (sa mère s'était remariée) et sa demi-soeur Péroline. Elle avait entrepris, à l'âge de 17 ans, un apprentissage de tailleuse, mais elle est dite "sans profession" au moment de son mariage.
Le père de Thérèse, Joseph Philibert, était un industriel d' Autun. Il avait épousé en 1878 à Lentilly, village des environs de Lyon, Marie Cozona, qu'il avait rencontrée par l'intermédiaire de l'un des frères de Marie, qui s'était établi comme notaire à Autun.
Marie était la petite-nièce de Claude Cozona, le patron de Joseph Vissaux, et c'est ainsi que sa fille Thérèse fut présentée au fils du commis de son grand'oncle... Jacques Visseaux.... vous suivez? :-)
Marie Cozona vers 1900
Marie Cozona
vers 1900
la maison des Cozona à Lentilly
la maison des Cozona
à Lentilly
Avec Marie Cozona, on arrive dans l'un des villages "souche" de la famille, Lentilly: les Cozona y ont vécu de père en fils (et en filles!) depuis l'année 1604, date de leur arrivée dans la commune... nous reviendrons sur cette histoire mais la maison natale de Marie est toujours habitée par des Cozona, comme elle n'a cessé de l'être depuis 4 siècles!
[génération 4]

Le premier des 8 arrière-grand'parents de Joseph se prénomme Antoine Joseph. Pour ce qui est de son patronyme, c'est au choix: son acte de mariage le désigne Vissaud mais il signe Vissaux; il déclare la naissance de son fils en tant que Vissaux mais signe Vissaud; et son décès est enregistré sous le nom de Vissaud...!
Il est carriolleur, Maître de Poste selon les récits familiaux. Natif de Bourgoin, il y habite encore lorsqu'il épouse Marie Farin, en 1814, à Ruy (dans l'Isère).

Les parents de Génie sont tous les deux des Thivel : Pierre est cultivateur à Saint Julien sur Bibost et il y a épousé Claudine en 1841. Le couple devait ensuite s'installer à Lyon, à La Guillotière, où il allait exploiter un commerce d'épicerie-charcuterie.
Saint Julien sur Bibost est très probablement le village souche de la famille Thivel : on y retrouve ce patronyme dès les premiers registres d'état-civil encore disponibles, datant du début du XVIIe siècle. La parenté entre Pierre et Claudine, si elle est plus que probable, reste encore à découvrir puisque je n'ai pu y arriver bien que j'aie remonté leurs ascendances respectives sur encore 8 et 7 générations.. sans leur trouver d'ancêtre commun!
Le recensement réalisé en 1836 à Saint Julien sur Bibost nous apprend que Claudine, qui avait alors 15 ans, était employée en qualité de domestique chez Jean-Claude Pinet, cultivateur de 64 ans, sa femme Catherine Coquard, 52 ans, et leur fils Jean-Claude, cultivateur, 23 ans
Pierre mourra à l'âge de 35 ans, alors que Génie n'a que 9 ans, et sa mère se remariera quelque temps après.

Côté Philibert, on reste à Autun avec le père de Joseph, Jean, dit négociant à son mariage et huissier à son décès, époux d'une demoiselle Valny, Charlotte Adélaïde de son prénom, qui finira ses jours "rentière" et qui était née en 1819 dans la Nièvre, à Glux-en-Glenne.
Quant aux Cozona, le père de Marie, Hugues, fut maire de Lentilly de 1848 à 1860; un portrait de lui orne toujours les murs de la maison de famille, à côté d'un autre représentant sa femme, Jeanne Blanc, originaire d'un autre village proche, Irigny. Jeanne Blanc vers 1885
Jeanne Blanc
vers 1885
[générations 5 à 13]

En ce qui concerne notre ascendance Visseaux (Vissaux - Vissaud), c'est à cette génération que se trouve le plus ancien connu: Philippe Vissaud, cabaretier, voiturier, né à Bourgoin vers 1728. Malheureusement, son acte de décès n'apporte aucune information, et ni son acte de baptême, ni son acte de mariage avec Marguerite Serpollier, mère de son fils Joseph, n'ont pu être retrouvés dans les Archives de l'Etat-Civil de Bourgoin. Pire: on ne trouve aucun mariage Vissaud - Serpollier dans toute l'Isère au XVIIIe siècle... Où ont-ils bien pu se marier?? D'où était-elle originaire?
L'Etat-Civil de Bourgoin contient bien quelques autres actes concernant des dénommés Vissaux, Vissaud, ou même... Viso ! mais il ne peut vraisemblablement s'agir, au mieux, que de cousins de notre Philippe, dont l'ascendance reste encore donc à découvrir...

Les beaux-parents de Joseph Vissaud, quant à eux, Jacques Farin et Catherine Gonin, se sont mariés dans leur village natal, Ruy, en 1784. Lui était cultivateur, fils de Germain Farin et Jeanne Thevenon; elle, fille de Françoise Lombard et Pierre Gonin, qui venait non pas de Ruy, mais de Meyzieu.
Les derniers mariages connus dans cette branche remontent aux années 1750.

Les 4 grand'parents de Génie Thivel étaient cultivateurs à Saint-Julien sur Bibost, où ils se sont mariés en 1815 et 1820. Pierre Thivel et Marie Duperret, côté paternel, y étaient nés tous les deux; côté maternel, Jeanne Pinet aussi, mais son mari, Jean-François Thivel, venait quant à lui du village voisin de Montrottier.
On connaît l'ascendance de Génie sur encore environ 2 siècles: certains de ses ancêtres à la dixième génération ont été retrouvés. Ceci parce que les familles qui les composent sont restées très localisées géographiquement: essentiellement Saint-Julien sur Bibost et Montrottier, en passant par quelques mariages avec des filles des villages voisins: Savigny, Longessaigne, Ancy... Il faut remonter au XVIIe siècle pour trouver deux exceptions à cette constance géographique: l'introduction de la famille Arquillière, apparemment originaire de l'actuel département de la Loire -il est vrai, tout proche de St Julien- et celle de la famille Romeyer, d' Entraigues, dans le Puy-de-Dôme.
Tous ou presque sont des cultivateurs, comme le furent 90% des Français dans le passé; certains étaient propriétaires de leurs terres, ce qui n'était pas le cas de la majorité: c'est le cas de Benoît Bonnet, l'un des arrière-arrière-grand'pères de Génie, toujours à Saint-Julien sur Bibost. On note cependant la présence d'un tailleur d'habits: Clément Rochand, le père d' un autre de ses arrière-arrière-grand'pères; également d'un "tixier" (tisserand), Jean Aizeman, d'un tanneur, Aymé Coquard, et de Claude Pinet, charpentier ou tonnelier selon les actes où il est cité, qui vécurent tous trois au XVIIe siècle.

Un personnage à noter parmi d'autres: Claude Pinet, qui fut maire de Saint-Julien sur Bibost en 1802 et 1803.
Rendons hommage également à Marie Romand, mariée en mars 1753 à Antoine Thivel, qui donna naissance à son premier enfant en décembre (bravo!)... et à son dernier en 1779, soit 26 ans plus tard! On ne sait malheureusement pas combien d'enfants elle eut entre temps...
Et citons ce double mariage qui eut lieu le 24 août 1739 à Montrottier: le curé célèbre alors l'union de Claude Thivel et Jeanne-Marie Rochand, et dans le même temps celui de leurs parents, Marie Blanc (mère de Claude) et Clément Rochand (père de Jeanne-Marie), tous deux veufs!

L'ascendance Philibert nous éloigne quelque peu du Lyonnais puisqu'on arrive en Bourgogne: Saône-et-Loire, puis Nièvre, quelques générations plus haut.
Le père et le grand'père de Jean, Lazare et François, sont tous les deux fondeurs dans la région d'Autun. Il est vraisemblable que leur fils et petit-fils n'ait pas souhaité (ou pas pu) reprendre l'entreprise familiale et se soit installé "en ville" pour y trouver du travail.
Lazare était marié à Jeanne Tetard, d'une commune proche, à Brion où son père Léonard y était propriétaire. Quant à François, il était l'époux de Jeanne Nectoux (famille fortement implantée dans la région, de laquelle descend notamment la spationaute française Claudie André-Deshays).

La branche maternelle vient donc, nous l'avons vu, de Glux-en-Glenne, avec la famille Valny: Charlotte Adélaïde, qui épousa notre fils de fondeur, était fille d'un maçon de de Glux prénommé Antoine, et d'une Josephète Laumain. Les choses se compliquent quand on se penche sur les ancêtres de cette Josephète, car deux de ses grand'mères s'appellent... Françoise Clément !
Quoiqu'il en soit on reste bloqué, pour cette branche, à Glux en 1726, le curé économe ou paresseux n'ayant pas jugé utile de préciser sur les actes de mariage autre chose que la date, les noms et les prénoms des époux...

Arrive ensuite la branche la plus "étoffée" de l'ascendance de Joseph Visseaux: les Cozona, sans lesquels le village de Lentilly aurait été privé de la moitié de sa population à certaines heures de son passé, et sans lesquels je n'aurais pas eu la joie de rencontrer 4 ou 5 cousins éloignés issus de cette même famille... dont un producteur de Côteaux du Lyonnais, hmm.. mais restons sérieux:
Au passage, et si vous voulez situer les lieux de l'action, jetez un oeil à ma page sur Lentilly.
Hugues Cozona, père de Marie et maire de Lentilly, était aussi viticulteur, comme le sont encore de nos jours ses descendants et comme l'avaient été ses ancêtres depuis 1604. Son père, son grand'père, son arrière-grand'père et son arrière-arrière-grand'père s'appelaient tous les quatre Claude, prénom donné traditionnellement au fils aîné de la famille.
Le plus "ancien" Cozona connu était lui aussi un Claude. Il venait de Lozanne, village voisin. Le "registre des familles de Lentilly" conservé à la cure du village précise les circonstances de son installation à Lentilly:
"Le 20 mai 1605, Claude Cozona a acheté à Antoine Chomar, moyennant la somme de 215 livres, une maison, fonds et dépendances. Cette somme de 215 livres à laquelle s'ajoutait une pension annuelle et perpétuelle de 15 livres sous un principal de 300 livres, ne fut pas payée.
François Chomar, fils et héritier d'Antoine, vendit le tout à Jean Baptiste Chalvet, bourgeois de Lyon et propriétaire à Lyon. Celui-ci fit un procès à André Cozona, petit-fils de Claude. Il accusa les Cozona d'avoir brûlé ou laissé brûler la maison pour la soustraire à leurs charges. Ils furent condamnés le 26 aoust 1665
"
C'est à Lozanne qu'il était né, vers 1545, et qu'il avait épousé Antoinette de la Roue, de 10 ans sa cadette, en 1575. Si l'on se fie aux Archives de Lentilly, il mourut en 1637, à l'âge de 92 ans!

Leur arrière-petit-fils Benoît fut pendant un temps luminier de l'église de Lentilly. On trouve à son sujet une anecdote dans le "registre des familles de Lentilly" conservé à la cure du village:
"Benoît Cozona était luminier de l'église. On réclamait, en 1715, 7 livres à ses héritiers dont on le croyait redevable. Le dimanche 24 mars 1715, son fils Claude expliqua à Mr le Curé Chauvon et à la plupart des paroissiaux sortant de la Grand'Messe que cette somme de 7 livres avait été remise à Claude Jollion, luminier successeur de Benoît Cozona. Celui-ci en convint et Mr le Curé Chauvon donna décharge à Claude Cozona des 7 livres réclamées."
Le père de Hugues semble, quant à lui, avoir cumulé l'entretien de sa vigne (ou en avait-il laissé le soin à ses frères et cousins?) avec la charge de percepteur qui lui est attribuée sur un acte d'Etat-Civil.
Françoise Marduel, la mère de Hugues, était originaire de Châtillon d'Azergues, où son père et son grand'père étaient géomètres. De réputation "très pieuse", elle fut, en 1822, marraine de l'une des cloches de l'église de Lentilly.

Terminons par la branche d'Irigny, village d'origine de Jeanne Blanc, dont la photo se trouve un peu plus haut.
Jeanne était fille d'un percepteur, né et décédé à Irigny comme ses ancêtres depuis plusieurs générations.
Il est permis d'imaginer que ce percepteur était en contact avec d'autres percepteurs de la région, dont celui de Lentilly, et que quand il sut que le fils de ce dernier, Hugues Cozona -qui devait avoir l'air d'un bon futur gendre et qui allait d'ailleurs devenir maire de sa commune: bonne intuition! - cherchait femme, il lui présenta sa fille...

Ce percepteur, Pierre Blanc, était né le 5 germinal an III (soit le 25 mars 1795) et avait épousé (alors qu'elle était enceinte de 8 mois...!) une fille de Vaugneray, village voisin, qui s'appelait Marguerite Juttet.
On ne sait si ce mariage avec une mariée "très" enceinte a fait parler dans le pays, mais il n'a pas pu passer inaperçu: Pierre Blanc était en effet le fils du maire d'Irigny, une personnalité, par conséquent, du village: d'abord cultivateur, il était devenu boulanger en épousant Jeanne, fille de son patron Gaspard Premier et termina sa vie percepteur et maire d'Irigny.
Il est bon de rappeler qu'à cette époque (fin du XVIIIe siècle), le boulanger était l'un des personnages les plus aisés du village: le pain, denrée de base, a toujours été un produit nécessaire et sa distribution une source assurée de revenus. Le boulanger Pierre Blanc a sans doute pu, ayant amassé suffisamment d'argent, s'acheter une charge de percepteur -qu'il transmettrait à son fils- et assurer ainsi son avenir et celui de sa famille: son épouse Jeanne Premier finira ses jours "rentière", à l'âge de 75 ans.
Le couple aura eu 9 enfants, dont la première, Etiennette, née... 3 mois après le mariage de ses parents.... (tel père, tel fils!), mais qui ne devait vivre que 11 mois, suivie d'un garçon, Pierre, décédé à 16 mois. "Notre" Pierre, qui (évidemment!), lui, atteindra l'âge adulte, naquit l'année suivante. Jeanne eut ensuite 6 autres enfants (dont des jumelles), dont trois au moins moururent en bas âge.
Marguerite Juttet, la fiancée vaugneroise de Pierre, était d'une famille originaire du village depuis plusieurs générations; parmi ses grand'parents, Jean-François Brun était aubergiste, et son arrière-grand'père Blaise Martin était Maître et marchand chapelier à Lyon. Il est à noter à ce propos qu'une partie non négligeable de la population active de Vaugneray, Irigny et par extension des villages voisins peu éloignés de Lyon y travaillaient en effet dans l'artisanat - souvent dans la fabrication d'étoffes de soie, spécialité artisanale et semi-industrielle locale de l'époque: ouvrier en soye, fabricant d'étoffes, veloutier sont des professions alors fréquemment rencontrées au fil des registres d'état-civil.

Si l'on remonte le temps dans la branche Blanc, on reste à Irigny, avec des alliances avec des familles également locales: Chizat (patronyme encore aujourd'hui représenté à Irigny!), Favre, Poizat, patronymes qui ont figuré longtemps parmi les plus représentatifs du village: plusieurs branches probables, mais une origine commune possible. Des alliances avec des Blanc originaires d' Oullins sont probables également .. mais la faible spécificité de ce nom rend toute hypothèse hasardeuse dans ce domaine.

Quant à l'ascendance Premier, elle s'arrête avec Gaspard, le boulanger, dont les obsèques furent célébrées en l'église d' à Irigny le 21 mars 1769, juste après le baptême de sa dernière-née, Antoinette, née le matin même, et qui n'aura donc jamais connu son père, mort à 45 ans...


En résumé...


Merci pour leur aide dans ces recherches à Claude Gervais, Patrick Raynal, Sylvie Augendre, Philippe Egret, Edmée Chanay, Georges Lhopital, Francis Gros et Antoine Dumas.