Lentilly



Ce charmant petit village d'environ 4300 habitants, situé à 18 km de Lyon, a vu naître, vivre et mourir nombre de mes ascendants paternels.

Ma passion de la généalogie m'a permis de retrourner sur ces terres et d'avoir la joie d'y rencontrer de lointains cousins, qui habitent toujours la maison que notre ancêtre, qui arrivait d'Italie, acheta le 20 mai 1605 pour la somme de 215 livres.

Je vous emmène à la découverte de ce village, en espérant qu'il vous charmera autant que je l'ai moi-même été, et que cette promenade virtuelle vous donnera envie d'une visite bien réelle!


Choisissez...



Un peu de géographie...

Lentilly se situe à 18 km au Nord-Ouest de Lyon, dans le canton de l'Arbresle.

une carte ancienne


L'altitude du village est de 320 mètres "au niveau de la mairie", de 307 mètres "à la gare" et de 530 mètres au Mercruy. Ces précisions ne sont pas superflues quand on sait que Lentilly se trouve à la limite entre les côteaux du Lyonnais et ceux du Beaujolais, ce qui, outre une garantie de qualité pour ses vignobles, assure aux cyclistes de sportives montées et descentes, en nombre non négligeable!

Lentilly s'étend sur 1839 hectares. Il y a quelques siècles, la commune était composée de hameaux et de lieux-dits, aux noms aussi pittoresques que Le Bricollet, La Chaux, Le Grand Chemin, Terres grasses, Les Flaches, En Fouillet, Aux Gouttes, Le Poirier... Mes ancêtres COZONA vivaient, eux, à Cruzol, au Nord-Est du village actuel.

cruzol


Trois ruisseaux arrosent Lentilly: aux Falches, au Buvet, et au Gourd.



Un peu d'histoire...

La découverte, par mon cousin Jean COZONA, d'un couteau en silex de type "chalcolithique" (2000 ans av. J.C.) dans l'un de ses champs a permis d'établir la présence d'habitants sur ces terres dès l'époque de la préhistoire.

Le nom de Lentilly serait dû à Lentulus, chef militaire romain au camp de Tassin.

En 1950, puis en 1970, des fouilles permirent la mise à jour de divers vestiges gallo-romains; on put établir que c'est sous le règne de l'Empereur Claude (41 - 51) que l'aqueduc dont subsistent des restes à Lentilly fut construit pour alimenter Lugdunum (Lyon).

Les invasions des Goths, des Bourguignons, des Sarrazins apportèrent, avec la destruction et la misère, des "étrangers" dont certains s'installèrent sur place. C'est à cette époque que la langue romaine laissa la place à un patois local qui se perpétua jusqu'à très récemment.

L'autorité romaine ne fut pas remplacée par les envahisseurs; Charlemagne mit un peu d'ordre dans le chaos. A Lyon, Leidrade, puis Agobard relevèrent les ruines et restaurèrent le culte.

Puis vint le temps des Comtes (équivalent actuel des Préfets) et de leurs continuelles disputes, entre eux et avec les archevêques. En 954, le Lyonnais changea de maître, à la suite du mariage de Mathilde, soeur de Lothaire, roi de France, avec Conrad, roi de Bourgogne.

Au XIVème siècle, l'"affaire" de l'assassinat manqué de Richelieu par Cinq Mars et De Thou, suivi de leur exécution à Lyon, place des Terreaux, anima quelque peu le village car c'est à Lentilly que Richelieu, qui avait quitté Lyon pour Roanne, apprit leur condamnation à mort.

Si Lyon, durant la Révolution Française, fut le théâtre de chaos et d'exécutions, il ne semble pas que Lentilly ait eu à souffrir de trop de troubles; un seul Lentillois, Jean-Marie COZONA, frère de mon ancêtre Claude, mourut au siège de Lyon, le 11 septembre 1793. Mais le clergé fut, comme partout ailleurs, bouleversé: le 4 novembre 1792, sur l'ordre qu'il avait reçu, le curé Estournel porta ses registres à la Mairie. Le 1er décembre, il cessa le culte. Il quitta Lentilly, puis revint deux ans plus tard pour reprendre ses fonctions de curé constitutionnel.

Pendant la guerre du Premier Empire, cinq Lentillois furent tués, dont Benoît COZONA, mort le 2 novembre 1812 pendant la campagne de Russie, à l'âge de 20 ans.

Les maires de Lentilly

Depuis la Révolution:
-1799: Etienne Bouchard, de Cruzol
-1806: Monsieur de Boissieu, de Cruzol,
-1810: Jean Ramel. Nommé jusqu'en 1820, il fut remplacé durant les 100 jours par Simon Dru, de Mosouvre, du 15 mai à l'automne 1815.
-1820: Marcelin Clerc, nommé maire par le Préfet, la mairie et les écoles
-1826: Etienne Jollion, du Bricollet,
-1835: Simon Dru,
-1843: Jean Antoine Félix, puis Joly Clerc,
-1846: Michel Cherblanc, du Grand Chemin,
-1848: Hugues Cozona, de Cruzol , mon ancêtre (Sosa n°102),
-1860: Michel Cherblanc,
-1870: Geoffroy Jay, de Mosouvre,
-1874: Mchel Cherblanc,
-1876: Jean Bariot, du Grand Chemin,
-1882: Xavier Dru
-1899: Jean Antoine Mollon,
-1904: Edouard Delorme, du Grand Chemin,
-1908: Monsieur Chambaud,
-1928: Henri Pierre Crozier,
-1929: Xavier Jeantet,
-1945: François Poizat,
-1965: Louis Granier,
-1977: Gabriel Bringuier,
-1995: Michel Laurent.

Anecdotes...
  • Les gens de Lentilly étaient très scrupuleux et intègres: les archives communales en disent long sur la façon dont ils reconnaissent leurs dettes, mais aussi dont ils protestent avec véhémence contre celles qu'on voudrait leur attribuer à tort.
    A ce titre, une anecdote révélatrice est rapportée dans le Registre des Familles de Lentilly:

    "Benoît Cozona, fils d'André et Clémence Devaux, était luminier de l'église. On réclamait à ses héritiers la somme de 7 livres dont on le croyait redevable. Le dimanche 24 mars 1715, son fils Claude expliqua à Monsieur le Curé Chauvon et à la plupart des paroissiaux sortant de la grand'messe que cette somme de 7 livres avait été remise à Claude Jollion, luminier successeur de Benoît Cozona. Celui-ci en convint et Monsieur le Curé Chauvon donna décharge à Claude Cozona des 7 livres réclamées."


  • La majorité des Lentillois étaient cultivateurs; ils écoulaient leurs productions dans les foires, notamment celle du 10 août.

  • Les cloches de l'église de Lentilly ont une histoire; après la Révolution et les guerres de l'Empire, le calme étant revenu, il fallut les remplacer. Les deux cloches d'autrefois avaient été fondues en 1793 et le clocher resta muet pendant près de 30 ans. Ce n'est qu'en août 1822 que deux nouvelles cloches vinrent rendre sa voix à l'église. Elles furent solennellement bénies et elles ont leur acte de baptême dans les registres paroissiaux: l'église de Lentilly

    "Aujourd'hui 4 août de l'an 1822 a été bénite par moi, curé soussigné, sous l'invocation de Saint Laurent, patron de cette paroisse, une cloche présentée par Jean Antoine Félix et Madame Françoise Marduel, épouse de Monsieur Claude Marie Cozona.
    Ont signé: Antoine Félix, Françoise Marduel, Estourel, curé."

    "Aujourd'hui 4 août 1822 a été bénite par moi, vicaire soussigné, une cloche présentée par Monsieur Claude Marie Cozona, propriétaire à Lentilly et Madame Benoîte Claire Cozona, épouse de Monsieur Hugues Riboulet, trésorier de la fabrique et propriétaire de la même paroisse.
    Ont signé: Claude Cozona, Benoîte Claire Cozona, Laurent, vicaire."


    En 1882, une grande soeur leur fut donnée, que l'on appelle encore grosse cloche. Depuis ce moment, Lentilly entend ses trois grosses cloches aux grandes fêtes et pour les grandes cérémonies.

  • On retrouve à Lentilly l'existence de deux châteaux:

    tourelles du vieux château des Comtes de Lyon, construit par les soins de Renauld de Forez, archevêque en 1210
    - le château de Renauld de Forez, archevêque de réputation tyrannique, était un château fort, un "castrum".


    -le château de Cruzol existe encore, mais il ne ressemble plus guère à la mison-forte qu'il fut:ne subsistent de l'ancien bâtiment que deux vieilles tours, unies par des créneaux et des mâchicoulis. La chapelle est restée intacte et l'on y célèbre parfois des messes.
  • Découvrez une vue ancienne de Lentilly en cliquant ici (Merci Olivier ;-))

  • Le registre des familles de Lentilly
    Je ne sais si cela a été fait dans d'autres communes, mais l'heureux généalogiste qui se découvre des ancêtres à Lentilly a la joie de découvrir l'existence, dans la bibliothèque de la cure, d'un ouvrage pesant une dizaine de kilos et intitulé "Registre des familles de Lentilly".

    Cet ouvrage unique a été réalisé par un curé du village, en 1910, qui se passionna pour les registres d'état-civil de la commune et en entreprit le déchiffrage exhaustif! C'est ainsi que, dans ce livre entièrement manuscrit, intitulé

    Les familles de Lentilly, d'après les registres paroissiaux
    septembre 1566 - décembre 1910
    Ordre alphabétique et chronologique


    on peut découvrir

    - la liste des curés et des vicaires de Lentilly depuis 1566,
    - des tableaux dressant le nombre annuel des actes BMS,
    - des explications concernant la tenue des registres, les actes, leur rédaction, les signatures,
    - les traditions en ce qui concerne le choix, et le rôle, des parrains et des marraines,
    - une étude très complète sur les prénoms, les patronymes, et même les surnoms des Lentillois au travers des siècles,
    - les noms anciens des hameaux,
    - l'évocation de la Bourgeoisie ancienne de Lentilly,
    - la liste des notaires, greffiers, procureurs et autres fonctionnaires dits "modestes",
    - la liste des sonneurs (!), des instituteurs, des sages-femmes et des accoucheurs...
    - de nombreuses anecdotes,
    - et surtout, la liste exhaustive de toutes les familles de Lentilly, avec, pour chacune, un arbre généalogique sur parfois plus de 10 générations, et une quantité incroyable de dates, lieux et autres précisions!

    Je tiens donc à saluer ici ce travail extraordinaire, et à remercier le Père Roussel, curé de Lentilly, qui me l'a si aimablement prêté... car de nombreuses heures sont nécessaires à sa lecture!


    La maison de mes ancêtres...
    On lit dans le Registre des Familles de Lentilly les détails de l'acquisition de cette maison, par mes ancêtres, en 1605:

    "Claude Cozona, père d'Etienne et époux d'Antoinette de La Rue, a acheté de Antoine Chomar, époux de Jacqueline Chenevar, moyennant la somme de 215 livres, une maison, fonds et dépendances, en 1605 le 20 mai.
    Cette somme de 215 livres, à laquelle s'ajoutait une pension annuelle et perpétuelle de 15 livres sous un principe de 300 livres, ne fut pas payée.
    François Chomar, fils et héritier d'Antoine, vendit le tout à Jean-Baptiste Chalvet, bourgeois de Lyon et propriétaire à Lentilly.
    Celui-ci fit un procès à André Cozona, petit-fils de Claude. Il accusa les Cozona d'avoir brûlé ou laissé brûler la maison pour la soustraire à leurs charges.
    Ils furent condamnés le 26 aoust 1665."


    la maison Cozona à Lentilly


    Cette maison est toujours debout, près de quatre siècles plus tard, et est toujours habitée par des COZONA! Et ceux-ci, viticulteurs "de père en fils depuis 1605", exploitent toujours les vignobles d'origine. (A bon entendeur... ;-)


    Lentilly aujourd'hui...
    Avec plusieurs écoles, un collège, des équipements sportifs et culturels et de nombreux commerces, ainsi qu'un jumelage avec Malterdingen, en Allemagne, Lentilly affiche aujourd'hui santé et dynamisme.

    Les noms des hameaux sont restés comme "quartiers" du village, et l'on se dit toujours habiter à Cruzol, au Grand Chemin ou à La Rivoire... même si des noms ont été attribués aux routes.

    A pied, en VTT ( avec l'Association des Jeunes Vététistes Lentillois) ou en 4x4 (avec le Club de Loisirs Tout Terrain), allez faire un tour à Lentilly!

    Remerciements...

    Je tiens à remercier pour leur aide et leur participation à l'élaboration de cette page:
    - Monsieur Jean COZONA, mon "cousin"
    - le père Roussel, curé de Lentilly,
    - la Mairie de Lentilly.



     Retour au sommaire