les ascendants de
Jeanne COTTE
ma grand-mère paternelle
née en 1908

Soyeux lyonnais, notables et Nobles du Dauphiné, commerçants slaves et banquiers anglais...

Jeanne Cotte vers 1935

Seconde d'une famille de trois filles, Jeanne Cotte est née le 4 septembre 1908, à Lyon. C'est en 1930 qu'elle épouse Joseph Visseaux, qu'elle connaissait déjà de nom... en effet elle avait passé son enfance à entendre son père lui dire, en montrant la maison bourgeoise du 1, rue Vendôme, à Lyon, lors des promenades dominicales: "Tu vois, ma fille? Ca, c'est la maison Visseaux!"

Pour le détail, c'est dans cette même maison (aujourd'hui détruite) que j'ai moi-même passé mes premiers mois de vie.. :-)

1, rue Vendôme
1, rue Vendôme, à Lyon

[génération 2]

Gaston Cotte vers 1920
Gaston Cotte vers 1920
Gaston Cotte, le père de Jeanne, lyonnais de naissance également, était un brillant chirurgien, d'abord orthopédiste, puis gynécologue, qui fit faire de grandes avancées à sa spécialité à l'époque; une rue de Lyon porte aujourd'hui son nom. Son parcours est raconté sur la page que je lui ai consacrée.

Sa mère, Louise Perriollat, était née en 1884 à Montluel, dans l'Ain. Il ne s'agit cependant pas ici du village d'origine de la famille, mais simplement du lieu de la résidence secondaire de la famille Perriollat, en l'occurence une vaste demeure baptisée La Gentille... C'est sur le perron de cette maison qu'a notamment été prise la photographie de famille que je présente sur ma page Un dimanche à la campagne.

Louise Perriollat - que chacun a toujours connue comme "Marie-Louise", bien que ce double prénom n'apparaisse sur aucun des actes la concernant - est décédée deux mois avant ma naissance; je ne l'ai pas connue, mais ma grand'mère m'a raconté qu'elle la craignait énormément; guère de tendresse dans ce rapport mère-fille. Il est vrai que cette photographie n'évoque guère un caractère câlin... Louise Perriollat vers 1960
Louise Perriollat vers 1960
[génération 3]

C'est à cette génération que les origines de Jeanne quittent Lyon.
Léon Cotte vers 1910
Léon Cotte vers 1910
Son grand'père Cotte, Léon de son prénom, était né en 1843 à Saint-Alban de Roche, dans l'Isère.
Il rencontra en Turquie, à Constantinople plus exactement, où il faisait "ses études" (?), Sophie Pirjantz, fille d'un négociant en soieries venant de Smyrne.

Rentré en France avec sa jeune épouse, il fut pris en 1868 comme collaborateur de son beau-frère Gratien Armandy, propriétaire d'une maison de soieries lyonnaise. Neuf ans plus tard, il épousa Sophie et devint associé dans la société.

Les anciens de la famille rapportent que, devenu aphone à la fin de sa vie, il utilisait un sifflet pour appeler ses enfants et neveux, ce qui avait évidemment pour résultat de faire fuir tout le monde...!

Léon et Sophie célèbrèrent leurs 25 ans de mariage, en 1902, par un "retour aux sources" pour Sophie... un voyage à Constantinople et Smyrne, avec un retour via l'Egypte où les guida le grand'oncle de Sophie, Edouard de Cadalvène, égyptologue et numismate distingué.

Sophie Pirjantz vers 1890
Sophie Pirjantz vers 1890
21, rue d'Algérie à Lyon
21, rue d'Algérie à Lyon
Son autre grand'père, Philippe Etienne Perriollat, lui, est simplement qualifié de "rentier" sur son acte de mariage, en 1879: il est vrai que son domicile d'alors, au 21, rue d'Algérie à Lyon, traduit une certaine aisance...

C'est donc un homme aisé qu'épouse en 1879 Marguerite Raffin, lyonnaise, fille d'un négociant.. en soieries, bien sûr!

Marguerite Raffin vers 1890
Marguerite Raffin vers 1890

[génération 4]
Jean-Baptiste Cotte vers 1860
J.Baptiste Cotte vers 1860
Son arrière-grand'père Jean-Baptiste Cotte était né en 1806 à Saint-Marcellin, dans l'Isère.

Il est nommé en 1832, à l'âge de 25 ans, "percepteur des contributions directes" des communes de Saint Hilaire du Rosier, Montagne, Saint Bonnet et Saint Lattier. Sa carrière sera, à patir de ce moment, ponctuée de mutations: on en a la trace en 1839, 1841, 1846, 1849 et 1858, qui le mèneront de l'Isère à la Drôme, en passant par le Rhône. C'est ainsi que son fils Léon naît à Saint-Alban-de-Roche, en 1843, alors qu'il y est en poste depuis 2 ans.

Sa dernière mutation survient alors qu'il a 51 ans, et l'envoie à Virieu, dans l'Isère; mais c'est à Lyon, au 20, avenue de Noailles (aujourd'hui avenue Foch), qu'il décèdera en 1871, 13 ans plus tard, son acte de décès le disant alors marchand de soie.

C'est en 1833 qu'il avait épousé Henriette Duc, une jeune femme de 25 ans originaire de Saint-Paul-les-Romans. D'elle, je sais peu de choses; la famille Duc aurait été une famille aisée de la région, et son portrait semble la décrire comme une femme affable...

Henriette Duc vers 1890
Henriette Duc vers 1890
Alexandre Pirjantz vers 1880
Alexandre Pirjantz vers 1880
Alexandre Pirjantz, celui qui apporta l'exotisme oriental à notre famille lyonnaise, était né en 1823 à Constantinople, au sein d'une famille de 9 enfants. A l'âge de 29 ans, il rencontre la jeune Sophie de Cadalvène: Sophie a 17 ans, elle est la fille du Directeur des Postes Françaises à Constantinople. Coup de foudre probable entre une jeune française née à Smyrne et un sujet autrichien d'origine polonaise, situation moins étonnante qu'il n'y paraît dans le contexte de l'époque: Constantinople était une ville très cosmopolite, Smyrne comptait des colonies françaises très importantes.
Orpheline de mère à sa naissance, Sophie reçut son éducation à l'internat de Notre-Dame-de-la-Providence, à Constantinople: c'est là qu'elle apprit les bases de la culture de toute jeune fille de bonne famille. Voir à ce propos ma page Sophie à Constantinople.
Sophie de Cadalvene vers 1880
Sophie de Cadalvène vers 1880
C'est en 1856, alors que 2 petites filles sont nées, que le couple arrive en France pour faire "prendre les eaux" à Sophie, à Bourbon-Lancy, ville thermale. Puis, tout naturellement, le commerçant en soieries s'installe à Lyon, capitale de la soie. Il y décèdera à l'âge de 76 ans.

Théodore Perriollat vers 1870
Théodore Perriollat vers 1870
La branche Perriollat, dans l'ascendance de Jeanne Cotte, est celle qui nous mène le plus loin dans le temps. Et pourtant, à la génération que nous considérons en ce moment, rien ne le laisse présager: voici Théodore Perriollat, négociant -en soieries, bien entendu...-, dont l'ascension sociale peut être considérée comme réussie puisqu'il était parti de sa Drôme natale, 7ème d'une famille de 11 enfants originaire depuis de nombreuses générations du village de Montrigaud.
En 1822, son petit frère Auguste quitte la maison familiale pour aller tenter sa chance aux "Colonies": étant satisfait de ses affaires débutantes, il engage Théodore à le rejoindre là-bas. Mais Théodore répond alors à une opportunité d'installation dans le commerce de la soie à Lyon, et renonce à ce projet; c'est Julien, le jumeau d'Auguste, qui part alors à son tour. Les 3 frères ne se reverront qu'une fois, 25 ans plus tard. La correspondance d'Auguste et Julien, depuis les Antilles vers leurs parents à Montrigaud et leur frère à Lyon, fait l'objet de ma page Une aventure coloniale...

C'est donc à Lyon, où il s'est installé, que Théodore rencontre, puis épouse, la lyonnaise Catherine Charpillon, qui lui donnera au moins 5 enfants.

Le quatrième couple d'arrière-grand'parents de Jeanne ne fait pas exception à la quasi-règle familiale puisqu'il est représenté par un négociant en soieries, Jean-Marie Raffin, époux de Marie-Anne Laurent. Famille sans doute aisée puisqu'en 1861 le recensement effectué à Lyon indique qu'ils demeurent, avec leurs 3 enfants et 2 domestiques, au 12, quai des Célestins, immeuble cossu du centre de Lyon.

[générations 5 et suivantes...]

Voici les 8 couples d'arrière-arrière-grand'parents de Jeanne, et leurs origines respectives...

Pas d'information sur le premier, Jean-Baptiste Cotte et Madeleine Lombard. Lieux et dates restent à trouver, presque certainement dans l'Isère.

Le second reste également isérois: Joseph Duc, dit "secrétaire de Justice de Paix", épouse en 1794 Julie-Rose Brichet, à Saint-Paul-lès-Romans. Lui est fils de Joseph et Louise Chosson, elle fille de Jacques et Marie Matras.

Des parents d'Alexandre Pirjantz, on ne connaît que le père: Sigismund Pirjantz (vraisemblablement Pirjantzki avant francisation lors de l'arrivée de la famille en France), marchand d'ambre né à Cracovie, ville qui fut, à l'époque, tantôt autrichienne, tantôt polonaise. A sa naissance, Alexandre fut déclaré comme sujet autrichien: à l'évidence, Sigismund devait donc l'être également. Selon la tradition familiale, Sigismund aurait émigré, dans les années 1800, pour des raisons politiques et économiques entravant son activité commerciale.
La descendance de Sigismund s'étend aujourd'hui sur de nombreux pays: des mariages avec des Grecs, des Italiens, des Turcs, ont pérennisé le nom de Pirjantz qui n'a pas disparu aujourd'hui... j'ai moi-même pu rencontrer le grand'père d'un petit Alexandre Pirjantz de 4 ans, arrière-arrière-arrière-petit-neveu de "notre" Alexandre Pirjantz!
Jules de Cadalvène, père de notre "Sophie de Constantinople", était né en 1798 à Carcassonne, où son père Louis-Marie Gros de Cadalven occupait la charge de "commissaire des guerres". Le récit de la carrière militaire de ce natif de Mèze, dans l'Hérault, de sa charge d'Huissier de la Chambre de Monsieur, frère du Roi, à ses déboires lors de l'avénement de l'Empire et à ses infatigables démarches pour obtenir un titre de noblesse et la Légion d'Honneur figurent sur ma page Un commissaire des guerres sous la révolution et l'Empire. les armes de Cadalvène
Armes de Cadalvène

Louis-Marie était né Cadalven, fils de Jean-François et de Marie-Gabrielle Crespé, petit-fils de Jean-François et de Marie Gros, mariés avant 1720. Du côté de sa mère, Jacquette Thoron, on se retrouve au sein d'une famille de riches marchands drapiers de Carcassonne: le plus ancien ancêtre Thoron connu est Antoine, époux de Marie Gout en 1704, marchand drapier et conseiller municipal de Carcassonne. Son fils Pierre Antoine, qualifié de "bourgeois", s'allia par son mariage à la famille Pinel, dans laquelle on comptait des directeurs de Manufactures Royales, notamment celles de Bize ou de Montolieu. (Il y a encore une rue Pinel à Carcassonne, évoquant cette riche famille de marchands fabricants).; son petit-fils Antoine, père de notre Jacquette, épousa , lui, Charlotte Dardé, fille de Jean et de Jeanne Desaptes (ou de Saptes), familles de marchands fabricants également.
Un arrière-arrière-petit-fils d'Antoine Thoron et Marie Gout émigra vers New-York en 1864, et j'ai eu le plaisir de faire la connaissance de son propre arrière-arrière-petit-fils, Ben, qui vit aux Etats-Unis...
Mais revenons à Jules de Cadalvène: lui qui, malgré une requête de son père, n'avait pu obtenir une sous-lieutenance dans les dragons de l'Hérault en 1816, succéda finalement à son frère cadet Edouard comme directeur des postes françaises à Smyrne puis à Constantinople où il mourut en 1852, à la suite d'une chute de cheval.
Il avait épousé en 1832 une jeune fille de 19 ans, Sophie Boddington, qui mourut en couches 3 ans plus tard en donnant naissance à notre ancêtre Sophie. Veuf avec deux enfants (Sophie avait un grand frère, Edouard), il se remaria avec une femme qui connut le même sort, puis enfin avec une troisième, soeur de la seconde, qui rompit la malchance en vivant... 81 années.
Le nom de Cadalvène, que Louis-Marie avait eu tant de mal à défendre, devait malheureusement s'éteindre, en 1918, avec la mort sans postérité du dernier garçon de Jules.

La famille Boddington était originaire d'Angleterre: Valentin, père de Sophie, et son épouse Argyre Alexanderson, vivaient à Smyrne, en Turquie, avec leurs 10 enfants. Lui y était négociant, et était le fils de George Boddington, lui-même "chancelier" à Smyrne. Il était arrivé là avec son père, George comme lui, né en 1706, sans doute en Angleterre où son grand'père, George toujours, était devenu membre de la Compagnie du Levant en 1703, et avait été nommé Consul de cette Compagnie à Smyrne, fonction qu'il occupa de 1722 à 1733. Remontons encore les générations avec George (bien sûr) Boddington, né en 1646 à Lothbury, un quartier de Londres aujourd'hui, duquel il fut élu Conseiller communal en 1689, avant d'être nommé Gouverneur de la Greenland Company (compagnie de commerçants qui traitaient avec le Groenland) en 1693. L'année suivante (1694), lors de la fondation de la Banque d'Angleterre, George Boddington est élu parmi 24 Directeurs. Il se retirera de ce Directoire l'année suivante. Son propre père, prénommé... George, né en 1612, entre en apprentissage, le 8 mars 1629, chez un "packer" (emballeur) à Lothbury; il s'installera ensuite dans ce métier. Lui et sa femme Hannah Adams furent inhumés côte à côte dans l'église de Lothbury. Enfin, le plus ancien Boddington connu est William, né vers 1580, décédé en 1647, propriétaire fermier à Brinklow, en Angleterre.

L'ascendance Perriollat, qui arrive maintenant selon la logique des générations, est la plus importante de cette étude: je me permets de la garder "pour la fin"...

Nous arrivons donc à la famille Charpillon, avec le père de Catherine, prénommé Claude François, ouvrier fabricant de soieries. De son mariage avec Marie-Thérèse Frezet naquirent au moins 5 enfants.

L'ascendance Raffin m'étant inconnue à ce stade, voici donc la dernière branche des ancêtres de Louise Perriollat: la branche Laurent.
Marie-Anne était la fille de Jean Laurent, "teneur de livres" (équivalent de comptable, chez un négociant) et Benoîte Périer, mariés en 1813. Le père de Jean s'appelait Claude, et sa mère Marie Blacheyre: origine ardéchoise envisageable quand on sait que ce patronyme a de nombreux foyers dans ce département. Les origines géographiques des grands-parents maternels de Marie-Anne nous sont, elles, connues: Joseph Périer et Jeanne Rostaing se sont mariés en 1782 à Saint-Symphorien-sur-Coise. Sans doute y était-elle née; lui venait de Saint-Maurice en Valgodemard, dans les Hautes-Alpes; sans doute sa profession de marchand toilier l'avait-elle amenée à se rapprocher du Rhône..? Toujours est-il qu'il trouva vite sa place dans la commune de son épouse puisque, pendant la Révolution, il exerça les fonctions de commissaire de la municipalité de Saint-Symphorien.
Des trois enfants du couple, deux devinrent à leur tour marchands drapiers. L'aîné, Jacques, fit ses études au Pensionnat de l'Enfance, à Lyon, où il fut le condisciple du futur poète Lamartine.
En remontant la branche Rostaing, on croise de nombreux autres marchands, jusqu'au mariage le plus ancien, en 1712 à Saint-Symphorien-sur-Coise, entre Simon Gonin et Elisabeth Boyer.

Nous incombe donc à présent la lourde tâche de remonter l'ascendance Perriollat...

Joachim Perriollat, arrière-arrière-grand'père de Jeanne, était issu d'une famille implantée depuis toujours dans la région drômoise. Enfant (parmi 18 autres!!) d'un tanneur de Montrigaud, il dirigeait une exploitation agricole et séricicole -élevage des vers à soie- comme beaucoup de cultivateurs drômois de l'époque.
Il décède en 1837, et l'inventaire qui fut dressé à son décès est transcrit et illustré sur ma page Un inventaire illustré.

La lignée agnatique des Perriollat nous est connue sur encore 4 générations, et fait apparaître l'importance du rôle joué par cette famille dans le village de Montrigaud: plusieurs d'entre eux, tout en étant tanneurs de leur métier, sont aussi "consuls" de la commune (charge administrative et politique locale); voici le texte d'un avis que Guillaume Perriollat fit publier dans le pays:
"Guillaume Perriollat fait assavoir à tous les habitants de la paroisse que mardi prochain 17 février 1626, il rendra ses comptes devant les officiers et commis d'icelle. Qui s'y voudra trouver sera le bienvenu!" (Henri Bied, Etude sur Montrigaud)

Le mariage, en 1790, de Joachim avec Sophie Bosc, fille d'un propriétaire cultivateur du village voisin de Chateaudouble, emmène l'ascendance de Jeanne vers des familles de châtelains, marchands, notaires notamment (familles Falquet, Chancel, Corréard -dont l'un des descendants probables devait être l'un des héros du dramatique épisode du Radeau de la Méduse- , Baile -possible lien avec l'ascendance dauphinoise d'Henri Beyle, dit Stendhal?-...)

Citons juste pour le plaisir le nom de cette ancêtre de Jeanne à la 6eme génération, Marie-Josèphe-Gasparde Corréard Dupuy de la Marne (1712-1788), et un extrait du testament, en 1612, de l'arrière-grand'mère de celle-ci, Anne Borrel, qui fut inachevé car " ...la fin n'a pas sorti pour avoir la testatrice perdu la parole " !

Revenons à Joachim: son père Joseph, tanneur de Montrigaud, avait épousé en 1749 à Serres (aujourd'hui Le Grand Serre) Antoinette Roibet, fille d'un marchands en cuirs tannés (classique endogamie professionnelle...).
L'ascendance d'Antoinette montre une implantation locale ancienne, et fait intervenir des marchands, des notaires... Les familles portent les noms de Gaidan, Dorey, de Boissieux-Perrin, Paquien... ces deux dernières branches sont celles qui remontent le plus haut dans nos connaissances puisque l'on a la trace d'un Jean Perrin, conseiller au Parlement du Dauphiné vers 1550, et d'un Jehan Paquien, qui vivait à Saint-Martin d'Anserin (aujourd'hui Hauterives) vers 1500.

Joseph Perriollat, époux, donc, de cette Antoinette, était l'enfant d'un couple de deux Perriollat, Joseph et Catherine, en effet cousins au 4eme degré. Il semble pourtant que leur mariage, en 1714, n'ait pas donné lieu à l'établissement d'une dispense de parenté: ce cousinage a pu leur être inconnu, et le fait de s'appeler Perriollat dans ce village et à cette époque ne devait pas laisser supposer grand'chose, car si l'on en juge par les registres paroissiaux, ce nom était alors porté par une quantité impressionnante de villageois!
Leur mariage fut pourtant particulier: au même moment et eu même endroit, en effet, fut célébré celui de Jeanne de la Fayolle, mère de Catherine, avec Jacques Perriollat, père de Joseph, tous deux veufs!

C'est précisément l'ascendance de la mère de Catherine, Jeanne de la Fayolle, qui va nous emmener vers la noblesse dauphinoise de l'époque:

les armes de la famille d'Urre
Armes d'Urre
Du côté de son père, Joachim de la Fayolle de la Tourne, "seigneur de Montrigaud et de Larnage", dont "[la] noblesse a été confirmée le 8 septembre 1668 par l'intendant Dugué " (André Doyon, Le Mandement de Saint-Lattier et ses maisons-fortes, Lyon, 1938), on arrive au sein de familles de la noblesse locale: de Colonneau, , de Caritas, de Commiers, et surtout de Vesc et d'Eurre, ou d'Urre: cette famille, dont le château subsiste encore au coeur du village drômois d' Eurre (et qui était encore à vendre il y a 2 ans - 4 millions de francs! - pas de regrets...), vit s'illustrer de nombreux hommes de son nom, parmi lesquels Germain d'Urre, dit Capitaine Mollans, qui se mit au service de François Ier et participa avec lui aux batailles de Marignan en .. 1515, bravo! et Pavie en 1525. Le Roi le remerciera d'ailleurs par la suite en acceptant d'être le parrain de son fils Giraud, baptisé en 1533.
L'histoire du village, du château et de la famille d'Eurre fait l'objet de ma page Eurre: un village et son château.
le château d'Eurre
le château d'Eurre

Du côté de sa mère, Marie de Bourchenu, ou plutôt de son grand'père maternel, Nicolas de Bourchenu, voici la puissante et tentaculaire famille Alleman, côté paternel, alliée, côté maternel, à celle de Sassenage.

La famille Alleman fut longtemps très puissante en Dauphiné; elle vit notamment s'illustrer plusieurs personnalités: évêques de Grenoble (notamment Laurent Alleman), militaires aussi, tels Soffrey Alleman, dit Capitaine Mollard, baron d'Uriage, tué à la bataille de Ravenne en Italie en 1512, où il combattait aux côtés de son cousin le Chevalier Bayard...
les armes de la famille de Sassenage
Armes de
Sassenage
C'est en 1518 que se fait l'alliance avec la famille de Sassenage, par le mariage de la fille de Soffrey, Marguerite, avec Jacques Bérenger de Sassenage, couple dont la fille Isabeau deviendra l'arrière-grand'mère de notre Marie de Bourchenu.
L'ascendance de cette grande famille du Dauphiné a fait l'objet de plusieurs études historiques; à quelques détails près les historiens s'accordent tous pour établir avec certitude l'ascendance royale de cette branche: le premier Roi de France qui y apparaît est Louis VI le Gros (1108-1137), 22 générations au-dessus de Joachim Perriollat. Mais de nombreuses autres branches aboutissent aux mêmes familles alliées aux Rois et aux Nobles apparentés; à ce stade les consanguinités sont fréquentes et l'endogamie très répandue. Louis VI le Gros
Louis VI le Gros
Une autre famille importante à cette période du Moyen-Age en Dauphiné, et que nous voyons apparaître dans cette ascendance est la famille d'Albon: apparentée à d'autres familles royales européennes, on y rencontre notamment Guigues Ier dit le Vieux, neveu de l'évêque de Valence, et père d'un évêque de Grenoble. Ses liens de parenté expliquent pourquoi il fut en 1029 l'un des deux bénéficiaires de l'inféodation du Viennois qui fut l'acte de naissance du Dauphiné. Il fut à l'origine de la lignée des Comtes de Lyon et de Forez et des Sires de Beaujeu, qui exercèrent longtemps autorité et pouvoir sur la région.
Louis XI
Louis XI
Mais entre notre ascendance Perriollat et les Rois de France existe un lien beaucoup plus proche que celui qui passe par ces grandes familles pour aboutir à Louis VI: revenons à Soffrey Alleman, le cousin de Bayard, ancêtre de Jeanne Cotte à la 13e génération. Sa femme s'appelle Jeanne Richard de Saint-Priest; et la mère de Jeanne s'appelle Isabeau "de France": nom qu'elle a reçu lorsque son père l'a reconnue... car son père, c'était ...Louis XI!
Voici l'histoire: vers 1450, le Dauphin Louis, futur Louis XI, qui s'est brouillé avec son père Charles VII, notamment à cause de sa liaison avec Agnès Sorel qu'il réprouve, est en Dauphiné, région qu'il affectionne, où il a des amis et où il aime passer du temps, loin de la Cour. Il y croise un jour Marguerite de Sassenage, fille d'Henry II, baron de Sassenage, qui feint de rajuster sa jarretière alors que le Roi passe devant elle... Séduit, il en fait sa maîtresse; elle le restera deux ans et lui donnera trois filles, dont notre ancêtre Isabeau, qu'il reconnaîtra, légitimera, et mariera richement.

Si le caractère libertin de Louis XI (qui avait déjà été marié deux fois et avait connu plusieurs autres maîtresses) a été établi, certains historiens racontent que Marguerite fut l'un de ses "vrais" amours ... réjouissons-nous quoiqu'il en soit que le Roi ait été frivole.. qu'il soit brouillé avec son père... que Marguerite soit passée par là... faute de quoi nous ne serions pas là!

Mise à jour - mars 2005 :
De nouvelles études tendent à prétendre aujourd'hui que, si Marguerite de Sassenage fut bien l'une des maîtresses dauphinoises de Louis XI, rien ne prouve qu'elle en ait eu des enfants ... C'est donc dans les propres ascendants de Marguerite que nous trouverons du sang royal, en les personnes de Louis VII le Jeune et de son épouse Aliénor d'Aquitaine.


En résumé...


Merci pour leur aide dans ces recherches à Bernard Dubost, Marcel Cotte, Jean Wahby, Ben Thoron, Catherine Bories, Patrick Desricourt de Lanux, Pierre Pluchot, Isabelle Clause, Amédée Delhomme, Philippe Cottrell.