Il eût été dommage de laisser tous ces témoignages se perdre dans le cyberespace... voici donc une compilation des meilleurs passages de ces réponses...
et aussi...
Je dirai simplement
que le premier moteur de ma quête généalogique fut le fait de ne
faire connaissance de ma grand-mère paternelle (n° 5) qu'à l'âge
de 15 ans passés, d'avoir été privé d'une foule de souvenirs communs
avec elle et de toute la complicité qui s'y attache, bref d'être de me
sentir déraciné (diagnostic établi beaucoup plus tard) dans toute
une zone de mon ascendance, dont j'étais d'ailleurs géographiquement
éloigné, " pour tout arranger ". Ajoutons-y l'absence de souvenirs
en provenance du grand-père paternel (n° 4), décédé prématurément
(à l'âge de 30 ans), donc forcément un peu mythique, et on pigera
aisément qu'il était difficile de ne pas choir dans un engrenage
" fatal ".
et aussi...
L'explosion des divorces, l'exode rural, certes entamé depuis
longtemps mais qui a eu une accélération importante après guerre...
Lorsque j'interroge mes jeunes stagiaires sur leur contrée d'origine, de plus
en plus nombreux (depuis près de 20ans que j'exerce) sont ceux qui me répondent
"être un peu de partout et de nulle part".
et aussi...
Je me rappelle d'un discours d'ouverture du congrès quinquennal d'une
importante association (3700 adhérants). René Beaudoin parlait de
7 sortes de généalogistes et à mon avis, on pourrait voir un plus
grand nombre de sortes. Donc, beaucoup de motivations possibles
et des motivations qui changent au cours de la démarche du
généalogiste. Et parfois, cette démarche même peut causer des
surprises. Par exemple, j'ai toujours pensé que la plupart des
généalogistes suivaient le chemin suivant:
Chacun de nous possède 22 paires de chromosomes, qui constituent comme un code définissant l'individu que nous sommes dans son intégralité pour la part innée, la part d'acquis étant, par définition, individuelle et unique. Nous héritons la moitié gauche de la paire de notre mère, la moitié droite de notre pére; le chromosome n.1 hérité de notre mère sera choisi au hasard parmi les deux de sa propre paire n.1; de même pour celui hérité du père, et ainsi de suite.
Conséquence:
Cela paraît étonnant? Il suffit d'imaginer, comme je l'ai fait à la G3, que toute cette répartition au hasard s'est déroulée de manière parfaitement ordonnée et que les chromosomes hérités l'ont été dans l'ordre de l'arbre généalogique, vous aurez hérité votre chromosome n.1 du premier ancêtre sur la liste, pour les amateurs de Sosa le n.32; et ainsi de suite... arrivé au 23e ancêtre il ne reste plus de chromosome disponible!
Le pire, c'est que cette constatation augmente avec les générations: disons que nous avons encore de bonnes chances d'avoir reçu au moins un chromosome de chaque individu de la 6e génération, mais 3 générations plus tard il y a 256 ancêtres.. et toujours seulement 22 de ces satanés chromosomes.
Conclusion: nous n'avons génétiquement rien hérité du tout de l'immense majorité des ancêtres qui figurent sur notre arbre. C'est le tour que nous joue dame Nature pour assurer que la variété du genre humain augmente et non diminue à chaque génération.
Alors, pourquoi faire de la généalogie?
Sans avoir la prétention de répondre tout seul à cette question très philosophique, je dirai simplement que j'en fais encore; que la génétique n'est pas toute la vie, la part d'acquis de notre personnalité est en partie la résultante compliquée d'un certain nombre d'acquis antérieurs; que si un seul de nos ancêtres avait le jour où il a conçu l'ancêtre suivant, décidé à la place de bouder avec son conjoint, nous ne serions pas là; que quand on en est à la 6e génération ou au-delà la recherche généalogique n'a plus qu'un lointain rapport avec sa propre personne.
J'ai attrapé la généalogite
Un matin de septembre, sur un forum distrait encore sommeillant dans sa langueur vacancière ou déjà morosisé par une rentrée imminente, un Aigle Bavard survint et mit les pieds dans le plat, en posant une question aussi naïve que simple, mais qui allait sortir la population généanaute de sa torpeur:
ou, plus précisément, un ensemble de questions reprises iciTel
le poulailler face au renard, le petit monde des généanautes monta, comme un seul homme, au créneau -ou plutôt au clavier- et c'est avec rage, avec détermination, avec bon sens, avec dérision, avec poésie, et surtout, et toujours, avec passion, qu'il se dressa en défenseur de la cause généalogique...
Suzanne V.
[Jerotito]
Gérard
Christian P.
Nicole V.
[Gervaisbazin]
Claude G.
[cppmr]
René L.
Denis B.
Pierre G.
Raymond O.
Colette M.
Nadine B.
Thierry S.
Denis C.
Philippe C.
Denis Beauregard propose , par ailleurs, une liste (non exhaustive!) des raisons qui motivent le généalogiste... Sorte de produit raffiné de ce que je me contente de vous proposer "tout cru" !
... c'est ici: Quoiqu'il en soit, bravo à toi, ô Aigle Bavard, pour avoir osé t'aventurer sur des terres inconnues - tu as frôlé la mise à mort! - mais surtout merci pour avoir été à l'origine de tels morceaux d'anthologie... :-)
Suzanne V.:
C'est tout au contraire démystifiant!!
Nous avons tous eu une education basée sur un passé familial. Il n'y a
pas meilleurs moyens de le brisée. Je suis heureuse de ne pas
descendre de la cuisse à Jupiter et encore plus de pouvoir dire à ma
mère que non elle ne decends pas de la Reine d'angleterre.
Quelle Joie :-))))
[Jerotito]:
Bien sûr cela n'évoque pas les coucheries du bon roi Henri,
ni les forces en présence à la bataille de Marignan, ni les motivations
cachées des différents acteurs (auteurs) de la Saint-Barthélémy,
mais l'étude de la vie des humbles et des " couches moyennes "
de l'époque ne présente-t-elle pas un intérêt, sauf pour ceux qui
n'ont qu'une ambition, que du passé on fasse table rase ?
Gérard:
En quoi être le descendant d'un héros ou d'une crapule peut-il
modifier un individu ?
On peut se poser la question et beaucoup d'autres.
Pourquoi tant de monde court betement le dimanche matin
alors qu'il suffirait d'avoir un travail manuel pour etre
en bien meilleure forme ?.
Et pourtant, ils courrent, c'est d'ailleurs ce jour la
qu'il y a le maximum d'infarctus pour cause d'effort.
Pourquoi les pecheurs perdent-ils leur temps a essayer
d'attraper des poissons que deux pêcheurs sur trois
remettent à l'eau ?.
Et pourtant ils continuent à pêcher
Pourquoi les chasseurs se levent-ils si tot, pour
revenir bredouillent alors que le volailler du
coin peut fournir du gibier de bonne qualité?
Et pourtant ils chassent.
Pourquoi certains conduisent-ils comme des abrutis
au risque d'arriver en avance en enfer ?
(...)
La reponse est la même
Pour se faire plaisir.
Michel R.:
Établir sa provenance n'est pas un phénomène exclusif à notre ère moderne.
Depuis la nuit des temps, il a été nécessaire pour des raisons;
religieuses, de légitimité successorale, d'identité, de citoyenneté etc. de
démontrer sa filiation.
Les anciens textes babyloniens, égyptien, chinois, la Torah juive, la Bible
chrétienne, les patronymes scandinaves (fils de. ) les chants des
troubadours du moyen age, les récits des griots africains, contiennent tous
des généalogies.
Ce n'est que depuis l'avènement des registres que ce besoin de démontrer sa
filiation à quiconque, a grandement diminué. Finit les longues litanies
d'ancêtres apprises par cour, suffit d'un document d'un ministre du Culte
ou de la magistrature pour authentifier que vous être vraiment celui ou
celle que vous prétendez être (à l'exception des faussaires, qui eux aussi
depuis la nuit des temps s'ingénues moyennant redevance, à démontrer que
vous descendez de qui vous voulez).
Les peuples qui ont souffert au long de leurs histoires s'efforcent souvent
d'inculquer aux générations futures un sens d'appartenance en maintenant et
en soulignant une lignée vers leurs ancêtres.
Trouvez ses racines pour beaucoup d'entre nous, c'est poursuivre la quête
du soit même au-delà de soit-même, un peu a la façon des saumons ou des
anguilles qui, incapable de résister à l'appel de l'instinct et en dépit
d'obstacles innombrables, remontent les fleuves et rivières pour retourner
au lieu de leurs naissances ainsi que celui de leurs ancêtres.
Il en a pour qui l'appel est plus forte que d'autres, et vice-versa. Il y
a quelques années quand je disais à un de mes oncles que j'avais découvert
d'autres gens avec le même patronyme que nous, il ma répondu " ils ne sont
pas parent avec nous puisque je ne les connais pas! ". Par après, quand
j'ai fait l'arbre de nos ancêtres, j'ai pu lui démontrer que notre
patronyme ayant été déformé d'une façon unique l'or de l'arrivée de notre
ancêtre, les porteurs de la forme actuelle sont bel et bien parents.
Aujourd'hui quand je rencontre ce même oncle, il me demande si j'ai
d'autres nouvelles concernant notre patronyme.
Pour terminer, qu'est-ce que ça rapporte? Tout dépend ce que l'on cherche
ainsi que de sa personnalité. Pour certains ce sera le plaisir de la
recherche, pour d'autre le désir de savoir, etc.
Les statistiques démontrent que c'est un des loisirs qui ont subi une
croissance exponentielle depuis l'avènement de l'Internet, et que cette
tendance continue.
Christian P.:
Mes recherches personnelles sur ma généalogie se passent sur une semaine de
vacances en octobre ou novembre, c'est sans doute pour cela que j'ai cette
approche.
Donc un lundi matin de novembre, vers les 7h je charge la voiture et je
pars. S'il pleut je prends l'autoroute, sinon je prends la route et mets
une heure de plus pour le trajet. Par contre, les ors et rouges des forêts,
les jeux de lumières du soleil levant avec les écharpes de brumes sont mon
spectacle. J'ai la chance de rouler avec le soleil dans le dos sur plus des
trois quarts du trajet. Et il y a ces mille détails d'une route que l'on
n'utilise plus que rarement. Tiens là, ils ont planté un rond-point, la
boulangerie de XX qui vendait des si bons croissants est fermée...
Un peu plus loin c'est l'arrivée dans les bouchons de la grande ville.
C'est les "la prochaine à droite de sors de ce m...", et de tomber sur un
sens interdit parce que depuis 25 ans que l'on a quitté la ville le plan de
circulation a bougé. Ce qui n'empêche pas les bonnes surprises du style
"tiens là c'est dans le bon sens et y a personne"...
Les retours des archives chez Maman sous le ciel or et violet qui commence
à se clouter d'étoiles, tout en s'étonnant qu'il y ait tant de voitures sur
la route. Mais le village a retrouvé le nombre d'habitants de 1850 et
beaucoup travaillent à la ville.
Tiens, il faut que je m'arrête faire des courses, demain je saucissonne à
midi avec les secrétaires de la mairie de St Machin. Elles et moi nous
ferons notre 8h30 16h30 avec 1h de pause à midi (l'honorable public n'est
reçu que de 9h à 12h ce jour là).
Et puis... et puis... le soir en retrant chez maman dire vite, avant la
question "qu'as-tu trouvé...?", "tiens ça bien marché, j'ai les trois
familles Machin au complet, celles que je cherchais depuis deux ans".
Et le vendredi soir, au retour à la maison, même comportement: " une bonne
semaine, j'en rapporte à peu près un cent, mais j'ai trouvé des vieux trucs
que je cherchais depuis presque le début".
Fin de l'aventure du pauvre chercheur solitaire qui essaie de relever les
actes plus vite que son ombre. :-)
Nicole V.:
La recherche de nos anciens nous permet d'aller à la rencontre des vivants.
Que de personnes rencontrées, de cousinages et d'amitiés grâce à ces
rercherches! Il n'y a plus guère de région en France où je n'ai pas
quelqu'un à rencontrer. Et pour mon beau-père des cousins à Tahiti ou en
Floride.
La généalogie est donc un phénomène social permettant la rencontre entre
des individus qui ne se seraient pas rencontré sans cela.
Il s'est lancé là-dedans sans aucune formation en généalogie ou même en
histoire (exceptée la communale d'avant-guerre).
Il s'est pris au jeu et est même devenu trésorier de son association. De
temps en temps, à l'occasion de nos -trop- rapides rencontres, il me faisait
voir le résultat de ses recherches. Cela me paraissait alors assez lointain,
anecdotique mais sans vraiment de réel intérêt. Et puis, il est décédé. Ma
grand-mère m'a tout donné, même son vieux petit cartable en cuir dont il ne
se séparait jamais lors de ses après-midis passées aux archives.
Et alors, je me suis aperçu que je ne connaissais rien de l'histoire de ma
famille. Mon autre grand-père ne connaissait même pas le nom de son père
(que j'ai découvert des années plus tard).
Malgré un métier très prenant, j'ai tout lu: ses notes, ses revues, son
courrier, ses hypothèses de travail...
Et moi aussi, je me suis pris au jeu. J'ai commencé à lire des bouquins, à
adhérer à son cercle de généalogie. Je voulais même reprendre son numéro car
il était parmi les premiers mais on m'a dit que ce n'était pas
possible...dommage.
Et puis j'ai beaucoup appris, travaillé et bien progressé dans le temps.
Internet est arrivé. Le nombre de généalogistes amateurs a explosé. Presque
impossible maintenant de passer 2 heures avec le secrétaire de mairie ou le
maire d'une petite commune. Ils sont submergés de demandes... De même le
généalogiste amateur représentait 1/4 des lecteurs aux archives
départementales; maintenant, c'est 80% (c'est un ordre d'idée).
Et puis la généalogie m'a permis de découvrir l'histoire. Pas celle
partielle, parcellaire voire orientée que l'on enseigne encore à l'école et
au lycée style le chêne de St Louis, 1515 ou Austerlitz (à ce propos lisez
le remarquable livre de Dominique de Villepinte consacré aux 100 jours :),
mais une histoire documentée, argumentée et impartiale (dans la mesure où
l'on prend connaissance des différents avis). Et l'histoire m'a permis de
rebondir sur la généalogie; de comprendre certaines traditions, certains
comportements replacés dans le contexte de l'époque.
Le monde évolue à grande vitesse, et alors? On est dans le train, non? Je ne
crois pas du tout qu'entre 1850 et 1950 celà ait évolué moins vite... Les
problèmes étaient sensiblement les mêmes.
La différence, c'est l'information. Le monde n'évolue sûrement pas plus
vite, mais on est plus vite au courant.
(...)La généalogie permet de rechercher, réfléchir, analyser, comprendre, déduire
seul ou en confrontant ces idées avec d'autres.
C'est plus profond que l'on ne croit la généalogie. C'est comme acheter des
chaussures "multi-sports". On peut pratiquer différentes disciplines avec
une seule passion. Car, à mon avis, c'est bien le mot. Si l'on est pas
passionné, on se lassera vite.
Certains y recherchent peut-être ce qu'ils ne trouvent pas ailleurs. Grande
phrase, mise à toutes les sauces, mais why not?
Pour moi, je ne crois pas que cela soit le cas mais tous les chemins mènent
au rhum -ou au Graal suivant la sensibilité:)
"J'vous laisse réfléchir là-d'ssus"
On ne m'enlèvera pas de l'idée que ce "déracinement" au moins géographique, une
certaine identité à réaffirmer sont des motifs récurrents de l'engouement
actuel pour la généalogie (n'expliquent certes pas tout, ce ne sont que des
pistes dont il ne s'agit pas de faire des généralités).
Pour essayer d'étayer ce point de vue, on peut constater la vogue
généalogique plus ancienne en amérique du nord, contrée d'expatriation.
Denis C.:
Damien D.:
La généalogie est un jeu de meccano mais pour trouver les pièces il faut
résoudre des énigmes, faire un jeu de piste.
Dans certains cas on devra se contenter de bâtir des hypothèses mais on
ne pourra pas inclureles pièces dans l'édifice.
Je suis "tombé" dans la généalogie avant la fin de mes études lorsque
j'ai vu le travail réalisé par un grand oncle. Cela dure depuis plus de
30 ans.
Mon fichier a 24 000 personnes. Par papa mon ascendance est française,
par maman elle est belge, mais dans les deux cas elle est flamande !
Je mes suis passionné pour la descendance DEBRIL et la descendance SUIN
des plus anciens ancêtres connus pour moi et mon épouse.
L'an dernier on fait une réunion de famille à partir des grands-parents
de mon épouse. 110 présents sur 140 vivants pour la photo. On recommence
en 2002.
Denis B.:
Par exemple, si le but est de trouver le plus de personnes,
ancêtres ou pas, un résultat serait un énorme fichier avec
tous ces noms et peut-être un site ou un CD-ROM avec ces
données. Si le but est de trouver les descendants de telle
personne, le résultat est aussi une base de données.
Parfois, le résultat est personnel, c'est-à-dire que le
chercheur recherche par exemple tous les porteurs de tel
nom, mais qu'il ne partagera ses données que lors d'échanges
pour obtenir encore plus de données. Dans d'autres cas, il
aura tout bonnement changé de terrain sans avoir pris le
temps de fermer les dossiers en cours. Dans ces deux cas, il
peut ne jamais y avoir de publication.
Dans d'autres cas, c'est l'enquête qui intéresse. Alors, on
remarque les questions auxquelles on peut répondre, on fait
la recherche et ... on répond à la question en public (sur
un forum ou dans une revue) sans construire de base de données.
D'autres encore ne font que leur arbre, mais recherchent tous
les détails, tous les enfants de tous les ancêtres, par exemple,
ou une copie de tous les actes les concernant ou seulement des
actes principaux. Certains publieront quand ils auront tout
trouvé. D'autres donneront à toutes les X années une copie de
leurs travaux à leur association ou feront une copie sur Internet.
Et selon les autres raisons possibles, on publiera ou pas, on
publiera quand on aura terminé un gros projet ou on publiera
ce qu'on a déjà trouvé dans l'espoir de trouver davantage.
On publiera pour rentabiliser les recherches ou pour attirer de
nouvelles informations ou simplement pour partager.
Chose certaine, il n'y a pas de raison qui puisse s'appliquer
à tous. Je pense même que si quelqu'un fait de la généalogie
pendant plus de deux ou trois ans, ce qui est vrai au début ne
l'est plus par la suite.
- lignée personnelle (trouver le plus ancien du nom)
- faire l'éventail (trouver tous les ancêtres possibles)
- se spécialiser (travailler sa région, les porteurs du nom,
ceux qui exercent tel métier, etc.)
J'ai rencontré quelqu'un qui fait une recherche poussée sur les
porteurs de son nom (il vient d'ailleurs de recevoir un prix pour
son livre). Il m'a étonné en me disant qu'il n'avait pas fait
son éventail, donc en passant de l'étape 1 à l'étape 3.
(...)
Il y a des gens qui sont aujourd'hui désintéressés
et qui le deviennent, d'autres qui le sont toujours, et d'autres
qui ne le seront jamais. Il est d'ailleurs à remarquer qu'un
petit nombre de personnes seulement peuvent rentabiliser notre
passion, donc on peut dire que la plupart sont désintéressés,
mais parce que c'est difficile de ne pas l'être (ou du moins,
frustrant).
Quant à la possibilité de résultats à montrer, là encore, je
disais que certains vont montrer ce qu'ils ont, et d'autres pas.
Et ce n'est pas toujours une question de volonté. Parfois, c'est
vrai que certains vont conserver jalousement leur travail sans
le partager, parce que leur passion, c'est de trouver. Ils vont
dépanner à l'occasion, mais ne rendront pas publiques leurs
informations. D'autres peuvent même invoquer l'intérêt des
personnes présentes dans leur généalogie pour ne pas publier:
si on recherche les descendants, on en trouve souvent qui sont
encore vivants et qui ont même parfois envoyé leurs propres
données, mais par respect de leur vie privée, on n'ose pas
rediffuser ces données et si on n'a pas de filtre pour cacher
ces données privées (si on travaille sans un vrai logiciel
de généalogie par exemple), alors il devient impossible de
diffuser sans restriction ce qu'on a trouvé.
Alors, pour chaque aspect, il y a un OUI et un NON, certains
qui le font, d'autres qui ne le font pas. Ce qui n'est pas
évident, c'est de dire que la majorité font ceci et pas cela.
Tatave:
Jean-Louis D.:
C'est dans cette première commune de quelque 300 habitants que j'ai ouvert
mon premier registre ... ai fait la connaissance d'un secrétaire de mairie
fort sympathique, ai retrouvé un "cousin" de 86 ans, le dernier dans la
maison familiale (habitée par ses ascendants depuis quelques 200 ans). Nos
deux branches remontent à deux frères, l'un né en 1845, l'autre en 1848. En
1871, la famille s'est scindée en deux : trois enfants sont rentrés en
France et les autres sont restés en Alsace.... J'ai découvert la souffrance
de cet Alsacien, né Allemand au début du siècle, passé Français, incorporé
en 39 en France, démobilisé, incorporé dans l'armée allemande quelques mois
après, fait prisonnier par les Américains, .... Je ne connaissais pas cette
face de l'histoire des frontaliers Alsaciens, avant tout, un peu français et
allemand à la fois, et qui ont eu à faire des choix personnels conformes au
film : les deux ??? ...j'ai perdu leurs prénoms... mais le film et le roman
sont connus....)
Ce serait trop long à tout raconter mais quel accueil, lorsque je retourne
en Alsace... où je connais maintenant une vingtaine de "cousins", tous plus
sympa les uns que les autres.... Ca m'a également permis d'en trouver
d'autres dans le Finistère...
La généalogie n'avance pas très vite mais qu'est-ce que je découvre comme
gens accueillants aux quatre coins de notre pays...
Tout cela fait aussi parti, entre autre, de la "motivation" : découvrir la
France profonde, ses habitants, son histoire locale, ses villages et ma
propre famille et la vie de nos ancêtres (sur 12 enfants en 1850, la moitié
arrivaient à l'âge de 10 ans !!!) Le reste : aucun jugement de valeur, je
n'y étais pas...
Quelle histoire, la généalogie !!!
Pierre G.:
Je suis également étudiant en Histoire, et je pense que la génalogie et l
'Histoire entretiennent des liens très étroits. On apprend pas mal de choses intéressantes, et je ne suis jamais soucié de savoir si je pouvais
descendre de paysans ou de seigneurs.
C'est un peu comme un virus on commence et puis ... on continue et on trouve ça passionnant!
Raymond O..:
Nadine B.:
Bon , j'en conviens , cela ne répond pas tout à fait à votree question ,
mais vous semblez tenté de vous y mettre , alors il vous faut savoir à
quoi vous vous exposez...;-))
Je cite:
[Si les récents développements du problème de la vache folle ont mis en
évidence la redoutable maladie de Creutzfeldt-Jakob, nul n'a, pour
l'instant parlé d'une affection, certes moins gravissime, mais dont les
conséquences sont tout de même très inquiétantes : je veux parler du
syndrome de Sosa-Stradonitz, dont les effets pervers présentent toutes les
caractéristiques d'une véritable épidémie.
Il n'y a bien sûr aucune similitude entre les deux si ce n'est qu'il
s'agit dans les deux cas d'une atteinte cérébrale.
Mais alors que la première est d'une extrême gravité dont l'issue est
généralement fatale, la deuxième ne présente que des inconvénients
relativement mineurs.
Il convient toutefois de s'en préoccuper, car le mal se répand
insidieusement sur l'ensemble du territoire. Il s'agit en effet d'une
affection mentale qui s'appaente à un TOC, c'est à dire un trouble
obsessionnel compulsif dont le diagnostic est délicat car les troubles du
comportement n'apparaissent que progressivement. La maladie peut frapper
brutalement un sujet jusque là indemne. Ce n'est que lorsque ce dernier
commence alors à se préoccuper, d'une manière constante et irrationnelle
de l'existence de ses aïeux que le diagnostic peut-être établi, car c'est
précisement la constance de cette quête insensée qui constitue les
premiers symptomes de la maladie.
L'affection frappe en général plutôt les personnes d'un certain âge mais
les jeunes peuvent également être touchés. Elle est d'autant plus grave
que cette psychose ne fait que s'aggraver au fil du temps et finit par
devenir chronique. L'incubation est lente mais sournoise. Au début, une
simple curiosité pour ses origines familiales, anime le sujet. Il se
contente d'explorer ses ascendants directs, mais très vite, il est pris
d'une envie irrépressible d'en savoir d'avantage et un état d'excitation
permanent s'empare de lui. Le malade est pris d'une véritable frénésie,
une sorte de transe qui l'amène à s'agiter d'une façon désordonnée. Il
court d'un côté de l'autre pour fouiller les greniers, aller dans les
mairies, fréquenter les archives, et même parfois, dans les formes les
plus morbides, à visiter les cimetières.
Cette hyperactivité désordonnée provoque dans son cerveau une véritable
aliénation. Une furieuse boulimie de noms, de lieux de dates, s'empare de
son esprit et conditionne sa pensée.Totalement obnubilé par cet unique,
impérieux et omniprésent objectif : connaître à toute force les
générations qui l'ont précédé. Partant de là, il lui faut coûte que coûte
découvrir de nouveaux personnages.
Sans relâche, il collecte, trie, ordonne, classe Cette obstination
maniaque devient bientôt obsessionnelle. Il y passe ses jours, il en rêve
la nuit. L'unique objet de sa motivation le conduit à un abandon total de
tout autre centre d'interêt. Cette multiplicité d'informations disparates
entraîne chez lui l'apparition d'un état confusionnel certain. Ses
neurones, sollicités de toutes parts, n'arrivent plus à trier les
innombrables patronymes et dates multiples qui virevoltent dans sa tête.
Le délire devient alors total : il confond les générations, se perd dans
les numéros, s'emmêle dans les homonymes.
Cet état va provoquer chez lui un état pathologique dépressif qui l'oblige
à un besoin constant et anxieux de contrôle, de vérification La découverte
ou l'échec dans ses recherches le font passer de l'optimisme le plus béat
au découragement le plus total. Puis il entre dans une phase d'extrême
agitation : il court, il interroge, il sillonne les départements, parcourt
les pays, téléphone, minitellise, informatise, imaile à tort et à travers
sans qu'à aucun moment, sa soif de savoir, qui ? quand ? comment ? où, ne
puisse s'apaiser.
Dès lors le mal empire, car cette quête n'ayant point de fin, la crise
inexorable, continue indéfiniment.. Le délire alors arrive à son
paroxysme. Saisi d'une sorte de fureur exhibitionniste, il trace de grands
tableaux, dessine de grandes roues, enlumine de beaux arbres où il
accroche pantelants, ses pauvres figures du passé, comme des trophées de
chasse. A ce niveau, il est tenté de recourir à des thérapeutes qui
pourront le faire admettre dans un établissement spécialisé tel que les
Servancnautes,(pour info , il s'agit d'une liste de discussion...) sorte
de SAMU dont la vocation est de soutenir les malades les plus atteints.
Une rémission est toujours possible mais les rechutes sont fréquentes. La
maladie est parfois contagieuse et le conjoint peut être aussi atteint,
créant ainsi une véritable dépendance du couple. En revanche, si un seul
des conjoints est contaminé et que l'autre présente une bonne
immuno-résistance, le climat familial peut se détériorer rapidement car ce
dernier, excédé par les tribulations excentriques et permanentes de son
partenaire et exaspéré par son état maniaco-obsessionnel devient à son
tour dépressif....]
Article relevé dans origines Ardéchoises n° 16
Voilà , cela vous indique ce que la généalogie peut faire de vous..;-))
Etonnant , non? ;-))
Thierry S.:
Ayant eu l'occasion à maintes reprises d'expliquer l'origine de ma
motivation pour la chose (Cf. archives du forum) et les raisons de sa
poursuite, je n'y reviendrai pas car j'ai plus ou moins retrouvé celles-ci
dans les réponses apportées par mes honorables camarades de jeu ...
Mon cas est grave, Docteur : je crois avoir atteint le point de non retour
de cette maladie qui nous réunit ici et ailleurs ...
En effet, je ne peux vivre sans transformer chaque instant de mon
insignifiante existence à traquer l'ancêtre.
Pour preuves :
- A chaque nouvelle rencontre, à chaque lecture d'une revue, à chaque
journal télévisé, à chaque arrivée de nouveaux collègues, j'essaie d'en
identifier l'origine géographique et l'éventuel lien de cousinage perdu dans
l'abîme des temps.
- Je me suis surpris avec mes enfants, lors d'une visite au Père Lachaise, à
leur dire "Tiens ce nom, il vient de tel endroit" puis d'aller vérifier les
lieux éventuellement indiqués pour confirmer ou infirmer ma réponse.
Résultat : mes enfants m'ont trouvé très c.., juste bon pour aller épater la
galerie à "Qui veut gagner des millions". Sans cesse, je renouvelle
l'histoire (dite) drôle du "Poulet de Bresse" et j'ai toujours peur que
quelqu'un me demande d'aller plus loin en s'allongeant langoureusement pour
faciliter la recherche de ses origines.
- Je ne peux pas aller au boulot ou me coucher le soir sans un petit visu
sur ma messagerie, une rapide recherche sur des moteurs spécialisés ou non,
une saisie dans mon logiciel de généalogie, pour accroître mon arbre devenue
une véritable forêt des Vosges (d'avant l'ouragan de fin décembre 1999).
- En déplacement, j'emmène ma base et, au boulot, je ne parle plus que de
ça, au grand détriment des mes collègues qui sont plus habitués à parler de
femmes ou de la dernière mission. J'essaie bien de parler de sexe mais ça se
limite à différencier mes fiches et non pas comme ils l'entendent en langue
vulgaire.
- Même mes vacances sont le prétexte à aller dans les lieux de résidence de
mes ascendants et visiter églises, chapelles, cimetières sous divers
prétextes fallacieux.
- Je m'endors avec un livre de généalogie à la main, je me réveille la nuit
pour prendre des notes, faire des comparaisons ou dresser des hypothèses.
Mes armoires sont pleines de revues généalogiques et je préfère compléter
mes fiches de personne que le feuillet Sécu servant au remboursement de mes
calmants.
Heureusement, pour l'instant ...
- Je ne prends pas encore mon doigt pour un scanner à main comme je le vois
souvent des chercheurs en salle de lecture (au détriment de la pérennité des
documents).
- Je ne lèche pas l'index pour faciliter le changement de page et absorber
du même coup qq. vieilles cochonneries subsistant des siècles précédents.
- Je ne m'habille pas de hardes ou guenilles et ne revêt aucune armure.
- J'arrive à maintenir la communication avec un langage moderne maturé
d'argot de banlieue (relou, pécho, NTM...) et de mots anglo-saxons (log,
finaliser, e-mail, post, router, follow-up).
Donc, Docteur Aigle Bavard, institué medecine-man de la tribu des Genealogos
par les indigènes présents sur les rives de l'Usenet, je pense que mon cas
est grave mais pas irréversible.
Avez-vous la sage réponse à ce souci ?
Génération 1: nous
G2 (2 ascendants): sur nos 22 paires, les 22 de gauche viennent de notre mère, les 22 de droite de notre pére.
Prenons par exemple la lignée de la mère
G3 (4 ascendants): elle-même a hérité ses chromosomes de son père & de sa mère; a priori nous avons 50% de chances d'avoir hérité de l'un ou de l'autre à chaque chromosome, donc disons qu'il nous en vient 11 (pour simplifier: les 11 premiers) de notre grand-père maternel, et 11 de notre grand-mère maternelle
G4 (8 ascendants): en suivant le même raisonnement, il nous en reste 5 ou 6 de chacun de nos arrières-grands-parents
G5 (16 ascendants): 2 ou 3 en moyenne, de chaque personne de cette génération
G6 (32 ascendants): il nous en reste 1 ou... 0. En effet nous n'avons que 22 chromosomes nous venant de la lignée de notre mère, et il y a 32 "sources" possibles.
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