C'est précisément à cette dernière activité que l'on doit le mariage des grands'parents de Théodore : lui, Joseph Perriollat, tanneur de Montrigaud, épousa Antoinette Roibet, très jeune fille (âgée de 15 ans et demi !) d'un marchand en cuirs tannés de Serre, le village voisin, en septembre 1749.
C'est donc les relations professionnelles de Joseph qui furent à l'origine de ce mariage qui ne donna pas naissance à moins de ... 19 enfants !
Vers 1790, la commune comptait quelque 2000 habitants ; ils sont moins de 1000 aujourd'hui.
Au Moyen-Age, la Seigneurie de Serre se partageait entre un seigneur ecclésiastique (l'abbé de Saint-Pierre de Vienne) et un seigneur laïc, notamment de la famille de Bressieux ... la même que celle de lointains ancêtres de Théodore ? (clic) ?
Nous arrivons à l'église Saint-Mamert ...
... ses alentours sont moins jolis que ceux d'autrefois, mais c'est bien la même que celle qui vit bénir le mariage de Joseph et d'Antoinette il y a plus de 250 ans ...
Cette église du XIe siècle de style roman présente, outre un portail orné d'un Christ en gloire, un porche fortifié du XIIe siècle et un très beau clocher de style roman. Son portail et les peintures murales de son porche et de sa chapelle sont inscrits aux Monuments Historiques. |
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Sur la même place, entrons un instant à la Mairie : j'y demande si le nom de Perriollat évoque quelque chose ici ... l'on me répond que de nombreux porteurs du nom ont vécu et vivent encore ici ! Témoin cette plaque commémorative accrochée dans le hall d'accueil : sans doute ces Perriolat sont-ils de lointains cousins de Théodore... |
Et nous continuons, le long de la rue principale, qui n'a guère changé ...
Le toît que l'on voit à droite, c'est celui de la Halle médiévale, fierté du Grand-Serre :
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Inscrite aux Monuments Historiques, cette halle du XIVe siècle, charpentée de chêne, abritait les marchés, les débats publics, peut-être les pendus, mais aussi les banquets et les bals. Peut-être Joseph a-t-il fait affaire sous cette même halle avec le père de sa future ? |
En remontant vers l'entrée du village, par une rue parallèle à la rue commerçante, on remarque que de nombreuses maisons présentent ces murs caractéristiques de la région : galets disposés en assises très régulières, mais inclinés différemment d'un rang à l'autre : c'est l'appareil en épi.
Parfois, des fragments de tuiles ou de briques venaient apporter une touche décorative aux murs ainsi réalisés.
Certaines autres techniques de construction apparaissent également : maisons en pisé, en torchis ...
La pierre locale, de médiocre qualité, s'appelle la molasse : facile à travailler, elle fut un matériau de choix pour la fabrication de décors tels que l'on en voit encore certains sur quelques très anciennes maisons.
C'est par le cimetière que nous terminerons la visite.
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Là encore, c'est presque sans surprise que nous découvrirons des sépultures de Perriolat... |
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... mais nous y croiserons aussi celle de l'académicien Joseph Bédier, adaptateur renommé de Tristan et Iseult. |
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et nous quitterons Le-Grand-Serre avec une pensée pour une autre célébrité locale, une petite Eugénie qui commença par chanter dans la chorale de la paroisse avant de se faire connaître sous le nom de ... Ninon Vallin.
La balade touche à sa fin ... il nous reste à aller voir à quoi pouvait ressembler le village voisin, Lens-Lestang, celui de la mère de cette jeune Antoinette aux 19 enfants qu'était la grand'mère de Théodore.