On disait : Ecris-lui, avoue-lui ton amour.
Dans la vie, une seule façon d'être heureuse :
C'est de vouloir d'abord, puis de perséverer.
Mais moi, je répondais : Qu'importe l'espérance ?
Si lui ne m'aime pas, je n'y puis rien changer.

On me disait : Bats-toi, lutte pour ton amour.
Dans la vie, une seule chose attire le bonheur :
C'est de vouloir d'abord, puis se battre toujours.
Mais moi, je répondais : Qu'importe la lutte ?
Si lui ne m'aime pas, je n'y puis rien changer.

Et l'on m'appelait sotte de ne pas vouloir
Forcer la porte close où ton indifférence
Vivait seule, ignorant ma détresse si noire
Mais moi, je savais bien que tu ne m'aimais pas,
Et me battre, et lutter, n'auraient rien pu changer.

L'on ne me dit plus rien, l'on me laisse à ma peine
J'écoute en moi mon coeur se briser de tristesse
Et je m'enferme seule en ma lointaine tour.
Que m'importe la joie ? Que m'importe la vie ?
Non, tu ne m'aimes pas, et moi, je meurs d'amour.

22 juin 62