Mouthy, mascotte de Mouthe


Mouthe



Mouthe, petite ville de 900 habitants située au Sud-Est de la Franche-Comté, a vu naître, vivre et mourir de nombreux ancêtres paternels de mes filles.

Je vous propose d'y faire un petit tour, en espérant qu'il vous charmera et vous donnera l' envie d'une visite bien réelle!


Choisissez...



Un peu de géographie...



Mouthe est une commune du Doubs, située sur la frontière franco-suisse (une partie de ses limites se confondant avec la frontière), ce qui n'a pas été sans conséquence dans son histoire socio-économique.

Avec ses 1000 m d'altitude et sa situation dans une combe au fond de laquelle l'air froid stagne et s'accumule, elle est connue comme "la commune la plus froide de France": -36,7°C relevés le 18 janvier 1968!



Un peu d'histoire...

En 1077, Simon de Crépy, Comte de Valois (1048-1081), retiré depuis peu à l'abbaye de Saint-Claude mais n'y appréciant pas la décadence qu'il y constatait, vint s'établir avec quelques compagnons près de la source du Doubs, au milieu des bois. Il construisit un ermitage (quelques cabanes), dont une maison accomodée aux usages de la vie monastique et aux besoins de la vie agricole.

L'ermitage subsista et se transforma au XIIe siècle en un petit prieuré rural dépendant de Saint-Claude.

La "Motte", nom correspondant à une surélévation de terrain, plus facile à défendre, donna son nom à l' ensemble d'habitations qui s'y installa; il prit successivement les noms de Muthua, Mutua, Mote en 1356 et Mouthe dès 1485.

L'église et la présence des moines attira les premiers colons malgré de rudes conditions naturelles: climat très rude, blé ne venant pas à maturité chaque année...

Simon de Crépy fut béatifié, et les Meuthiards le vénèrent depuis toujours. Sa statue imposante, qui domine Mouthe, fut inaugurée en 1934, et une relique (un os de son bras) est toujours conservée à Mouthe.

En 1583, l'église de Mouthe subit un incendie, ainsi que 44 maisons de Mouthe et de Rondefontaine.
Les défrichements, entrepris dès le Xie siècle, sont quasiment terminés.

En 1632 , le dénombrement fait état à Mouthe de "21 chevaux, 490 bêtes à cornes, 122 chèvres et 6 moutons."

En 1635, les stalles du choeur de l'église sont conçues en bois sculpté.
Les 9 villages de la seigneurie de Mouthe (Mouthe, Sarrageois, Gellin, Boujeons, Rondefontaine, Les Pontets, Reculfoz, Le Crouzet, Petite-Chaux) regroupent 636 feux, soit 3933 habitants.

La "guerre de X ans" (épisode comtois de la guerre de 30 ans) voit la vallée du Doubs perdre près de 2/3 de sa population.

En 1639, Mouthe est envahie par les troupes commandées par Saxe-Weimar, ce qui se traduit par l'incendie de fermes et de villages, par le massacre de nombreux habitants et par la destruction quasi-totale des récoltes et de tous leurs moyens d'existence.

Des familles de Mouthe, dont certains CART, se réfugient alors dans la vallée de Joux, actuellement en Suisse, et deviendront bourgeois de L'Abbaye et du Lieu, villages des rives du lac de Joux. blason d'une des branches de la famille Cart: d'azur au croissant d'argent accompagné de trois molettes du même Ils se convertiront alors au protestantisme: "la vie vaut bien un culte"...
(voir à ce propos le site très complet de
Jean-Luc Aubert sur l'histoire des familles de la vallée de Joux.)

C'est pendant cette période également que s'illustre le légendaire Cart-Broumet, dit La Plaque, qui mourut en 1680 en laissant l'image d'un homme ayant consacré la plus grande partie de son existence à la défense et au secours de ses compatriotes.

Mouthe est réduit en cendres et au recensement de 1657, les neuf villages de la seigneurie ne comptent plus que 1197 habitants.

En 1648-1649, les Suisses du pays de Vaud profitent de la faiblesse de la seigneurie pour imposer le partage des territoires et poser des bornes le long de la frontière. Les querelles se poursuivront encore de nombreuses années.

l'église de Mouthe et le prieuré
En 1732 , l'ancienne église de Mouthe est démolie. La première pierre de la nouvelle église est bénie et posée le 16 avril 1733. Mais de nombreux problèmes, difficultés et procès auxquels se voit confronté l'entrepreneur de la bâtisse de cette nouvelle église font qu'elle ne sera livrée au culte qu'en 1742.

En 1750 , les 5 tanneurs de Mouthe comptent parmi les plus renommés du bailliage de Pontarlier. Ils exportent, en particulier, vers le canton de Berne.


En 1785, le cheptel se compose de "441 bovins, 250 chèvres, 40 chevaux et 30 porcs."

On note la présence de cultures d'avoine, d'orge, de pommes de terre, de chanvre, de lin et de pois.
L'agriculture demeure la principale activité, mais elle s'oriente davantage vers l'élevage.

En 1789 , la tour de l'église est incendiée (elle le sera à nouveau en 1833) .
Les biens du prieuré sont vendus à des particuliers ou aliénés en faveur de la communauté; ils seront restitués vers 1792 ou 93.

En 1845 , le village atteint un maximum de 1164 habitants.

En 1849 , le haut village disparaît à la suite d'un incendie.
La Mairie est construite par l'architecte Marnotte. Ce curieux édifice flanqué de 4 tourelles serait inspiré des châteaux allemands, style templiers.

En 1850, les 422 vaches du village, plus un troupeau de 500 bêtes en Suisse, alimentent en lait 13 fromageries.
A la même époque, on dénombre 2 tanneries, 3 moulins et 3 scieries.

En 1886, Mouthe compte 927 habitants. Ce recensement marque le début d'un déclin qui se poursuivra jusqu'en 1921.


le centre du village En 1921, la physionomie de l'artisanat a profondément changé: le village compte alors 2 bourreliers, 2 charpentiers-menuisiers, 3 charrons-serruriers, 3 cordonniers, 2 couturières, 2 tailleurs de pierre, 3 maçons, 2 ferblantiers, 1 meunier, 2 scieurs et...1 tanneur.

La guerre de 1914-1918 fait subir au village 36 pertes humaines.

Pendant la guerre de 1939-1945, la statue de Saint-Simon est érigée par le sculpteur Laithier.

Le 4 septembre 1944, Mouthe est libérée au cours de brefs combats.

Dans les années 60, Mouthe, chef-lieu de canton, est un "village-rue" bien doté, avec 2 boulangeries-épiceries, 2 boucheries-charcuteries, 1 magasin de confection, 1 chausseur, 1 quincaillerie, 1 marchand de meubles et 1 buraliste.

L'enseignement primaire est dispensé dans 2 écoles, une, publique, de 4 classes et une, privée, de 2 classes.
Le premier cycle de l'enseignement secondaire est assuré par un collège qui accueille plus de 200 élèves.

En 1974 , le SIVOM (Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple) de Mouthe est créé, symbolisant l'orientation de Mouthe vers le tourisme par la mise en place d'infrastructures touchant les loisirs et les sports d'hiver.

En 1990, certaines parties de l'Hôtel de Ville sont inscrites à l'Inventaire des Monuments Historiques.

Deux "figures" de Mouthe


Origine de notre nom

A Mouthe, le patronyme CART peut être retrouvé à des dates très anciennes: on note la naissance d'une Jacqua CART le 7 juin 1613, fille de Claude CART lui-même né en 1575 à Sarrageois, village voisin, et lui-même fils d'Antoine CART.

Les recherches sur ce patronyme à Mouthe mènent très vite à des noms composés tels que CART-BAYET, CART-BLANCHON, CART-BALTAZAR, CART-GRANJEAN, ... et CART-TANNEUR notamment!

Si j'ignore l'origine exacte du nom "CART", il est reconnu que les noms ou surnoms ajoutés permettaient autrefois de reconnaître les feux lorsqu'un ménage quittait la communauté d'origine et allait s'établir de façon indépendante.
D'autre part, il a été établi que les tanneurs de Mouthe ont connu leur heure de gloire dans la passé.
Pourquoi ne pas, alors, poser l'hypothèse selon laquelle nos ancêtres auraient été de ces tanneurs, précisément, et, s'appelant CART, auraient transmis ce nom composé à leur descendance?

L'un de nos cousins m'a cependant confié l'explication que lui donnait sa grand-mère: selon elle, aucun CART-TANNEUR n'aurait jamais été tanneur! Mais une partie de la famille aurait habité une tannerie , et se serait appelée "CART dit TANNEUR" pendant une courte période; c'est un officier d'état-civil qui aurait simplifié les choses en écrivant CART-TANNEUR...

Il est à noter cependant que, sur tous les actes d'état-civil que j'ai pu consulter concernant mes ancêtres CART-TANNEUR, ces derniers signent toujours simplement "CART"... Pourtant, le surnom n'était pas une simple formalité, et était utilisé dans tous les actes notariés, de même que dans la vie courante, car nécessaire à l'identification de la personne dont il était question.
Cependant, lorsqu'il s'agit de signatures, on ne retrouve bien souvent que la première partie du nom: sans doute par souci de simplification à une époque où l'écriture n'était pas facile pour tous.

Il est à noter que le patronyme CART-TANNEUR apparaît dans les années 1730 à 1750 à Mouthe, pour des personnes dont les pères s'appelaient simplement CART.
Quoiqu'il en soit voici l'origine du patronyme CART selon l'onomasticien Jean Tosti:
" Patronyme assez courant en Franche-Comté, où l'on trouve aussi la variante Card. Deux possibilités : soit le surnom d'un cardeur de laine, soit une aphérèse du prénom Richard, la seconde solution semblant la meilleure. A noter dans le Doubs les noms composés Cart-Grandjean, Cart-Lamy et Cart-Tanneur. "

Signature d'Alexandre Cart-Tanneur, lors de son mariage, en 1780.

Je reste ouverte à toute autre suggestion concernant ce nom!

Mouthe aujourd'hui...

Aujourd'hui, les sports d'hiver sont assurés par 4 remontées mécaniques et un tremplin de saut.
Le ski de fond offre 50 km de pistes balisées sur le seul territoire communal.

Chaque année, Mouthe est animée par la Transjurassienne, le 3ème dimanche de février (pour en savoir plus:
http://www.transjurassienne.com/). L'été, enfin, le GR5, et de nombreux autres sentiers fléchés permettent les randonnées pédestres.



Mouthe vient d'obtenir le premier prix des villages de montagne fleuris!

L'Office du Tourisme de Mouthe (03 81 69 22 78) est à votre disposition pour vous suggérer des excursions: site de la source du Doubs, église de Chaux Neuve, Maison Michaud, ou vous indiquer des sites sportifs: tremplin de saut à Chaux Neuve, ski de fond ou de descente, baignades, golf, randonnée pédestre ou VTT... le choix ne manque pas!

Un site à visiter pour compléter la ballade ... : http://www.dmconcept.com/valdemouthe.chapelledesbois/menu.htm



 Retour au sommaire



Un grand merci à Guillaume Adreani, à Pierre Bourgeois, à Henri Lonchampt et à l'Office du Tourisme de Mouthe.