Lyon, 9 octobre 1849


Mon très cher frère,

Je t'écris de Lyon où je serai encore retenu jusqu'à après-demain pour achever et expédier ma machine que je n'ai pas pu avoir plus tôt.
Jeudi matin au plus tard je me mettrai en route pour Marseille. J'y vais, comme je te l'ai déjà écrit, pour y arrêter mon passage et celui de mes gens; mon passage arrêté, je reviendrai immédiatement à Montrigaud les prendre.
Je suppose qu'ils sont toujours tous bien disposés et se disposent au départ. Cependant, comme il est bon de tout prévoir et que je ne voudrais pas arrêter de passage pour un nombre plus grand de personnes que j'ai la chance d'en embarquer, mets-moi au courant des bonnes ou mauvaises dispositions de chacun d'eux en général et en particulier
par une lettre que je te prie de m'écrire chez Monsieur Barron ainé, négociant place de la Liberté n°14 à Marseille, que je trouverai à mon arrivée, si tu as le soin de me l'écrire sans retard.
S'il se trouvait quelqu'un parmi mes engagés qui se serait dégoûté, ce que je ne suppose pas, tâche de me les remplacer par d'autres cultivateurs de ton choix, des hommes de préférence.

N'oublie pas, je te prie, mon autre recommandation contenue dans ma dernière lettre: j'ai à te donner la bonne nouvelle que le roucou est déjà monté à F 1-80 la livre. J'espère qu'il ne s'arrêtera pas là.
De là la nécessité de tirer tout le parti possible de mes récoltes, de là la nécessité d'emmener avec moi mes cultivateurs au grand complet, tout ceci entre nous.


Théodore et sa famille se portent bien et t'embrassent, bonjour à la cousine.

Ton tout dévoué et ami


Auguste Perriollat



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