- Biographie de Julie de Lespinasse
- Eléments d'ascendance de Julie de Lespinasse
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Née en 1732 à Lyon, Julie de Lespinasse, fille bâtarde d'un père qui épousera par la suite sa soeur naturelle , se trouve dès ses premières années confrontée à cette situation familiale difficile, qui lui vaut rapidement, après la mort prématurée de sa mère, de se retrouver gouvernante des enfants de sa soeur, qui sont aussi ses demi-frères et soeur..
Elle échappe à cette situation qui lui pèse de plus en plus grâce à sa tante naturelle, Madame du Deffand qui, voyant sa vue décliner et souhaitant quelque compagnie, la prend sous son aile et l'emmène à Paris où elle tient salon depuis de nombreuses années.Bientôt, Julie séduit les assidus de ce salon , qui se pressent alors pour la rencontrer dans sa petite chambre, au-dessus du salon de sa tante, avant de redescendre à l'heure habituelle. Elle devient vite l'égérie des Encyclopédistes.
Mme du Deffand nourrit progressivement une violente jalousie envers Julie, qu'elle accuse en outre d'ingratitude, sentiments qui ne la quitteront plus même après la mort de sa protégée.Julie fait très vite la connaissance de Jean-Baptiste Le Rond dit D'Alembert, géomètre, physicien au talent reconnu, bâtard comme elle, ce qui l'en rapproche. Malade, il est soigné par Julie et finit par s'installer chez elle, qui s'est brouillée avec Mme du Deffand et ne vit plus avec elle..
Ils finiront leurs jours ensemble, même s'il semble que leut attirance mutuelle ne resta que platonique.Entre-temps, en 1766, Julie a rencontré le marquis de Mora, fils de l'Ambassadeur d'Espagne à Paris. Ils tombent follement amoureux et envisagent même un mariage que la famille du marquis fera tout pour rendre impossible - avec succès malheureusement.
Eloigné de Julie, Mora tombe malade et est soigné en Espagne.
La correspondance des deux amants décrit la passion de Julie pour son amant, ses espoirs de le voir revenir et ses angoisses pour son état.Son amant éloigné, Julie, pour se changer les idées, fréquente les maisons de campagne de ses nombreuses relations, dont le Moulin-Joli, où elle rencontre, le 21 juin 1772, le colonel de Guibert: une violente passion naît alors, qui durera malgré l'indifférence apparente de Guibert, et qui ne la quittera pas jusqu'à sa mort.
Pendant de longs mois, Julie est partagée entre ses deux amants, ne pouvant oublier de Mora alors qu'elle est irrésistiblement attirée par Guibert.
Mais de Mora meurt à Bordeaux, le 23 mai 1774, alors que, sentant ses jours comptés, il tentait de rejoindre Julie
Au même moment, Julie et Guibert deveiennent amants.Quand Julie apprendra cette tragique coïncidence, elle manquera mourir de désespoir et de culpabilité, mais l'amour qu'elle ressent pour Guibert l'aidera à continuer à vivre quelque temps, bien qu'appelant la mort de ses voeux sans avoir le courage de se suicider:
"Jai souffert, jai haï la vie, jai invoqué la mort [...] oh ; quelle vienne ; et je fais serment de ne pas lui donner le dégoût et de la recevoir au contraire comme une libératrice."
Le doute, la culpabilité, l'exaltation, l'angoisse, la passion, tous ces sentiments transparaissent tour à tour et même simultanément dans ses lettres, correspondance à Guibert essentiellement qui fut conservée et par la suite publiée par la veuve de ce dernier. Ces lettres la classent dans les premiers rangs de la littérature amoureuse. Elles eurent d'ailleurs une influence considérable sur la génération qui précéda l'explosion romantique (Madame de Staël, Sainte-Beuve)
Il ny a quune chose qui résiste, écrivait-elle, cest la passion, et cest celle de lamour, car toutes les autres resteraient sans réplique [...]. Il ny a que l amour-passion et la bienfaisance qui me paraissent valoir la peine de vivre."
Julie de Lespinasse ne se remettra pas, malgré tout, de la mort de Mora et du mariage de Guibert. Elle meurt le 22 mai 1776, dans sa 44ème année.